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La solidarité par les associations

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 9 novembre 2018

Quand vient le temps du débat budgétaire il me faut chaque année me replonger sur la mission budgétaire dont l’intitulé est « Solidarité, insertion, égalité des chances ». Parmi les actions inscrites dans ce budget figurent les fonds dédiés à l’aide alimentaire.

En France, chacun connaît le niveau de pauvreté, il faut savoir qu’une personne sur cinq est en situation dite de « précarité » alimentaire. D’après le baromètre IPSOS/Secours Populaire de septembre 2018, 21% des Français interrogés estiment, en effet, rencontrer des difficultés pour se procurer une alimentation saine leur permettant d’assurer trois repas par jour. Ce pourcentage grimpe à 48% pour les personnes dont le revenu du foyer est inférieur à 1 200 euros par mois. Les actions de solidarité alimentaire sont portées nationalement par quatre grandes associations : les Restos du Cœur, les banques alimentaires, la Croix Rouge et le Secours Populaire Français.

Sur l’ensemble du territoire ce sont ensuite 9 000 structures qui se déploient pour assurer la distribution au plus près des bénéficiaires. Ces bénéficiaires sont au nombre de 5.5 millions, le budget global alloué se monte à 1.5 milliard d’euros. Les financements publics représentent 1/3 du total. L’Union européenne participe pour 72.7 millions d’euros, les déductions fiscales 218.5 millions, les dons en nature 443 millions et, selon une estimation de valorisation, 500 millions au titre du bénévolat de milliers d’intervenants.

Ces bénévoles, outre la distribution, assurent également des actions d’accompagnement, voire d’insertion. Les associations ont très mal vécu la suppression de la « réserve parlementaire » qui leur apportait 2.2 millions d’euros chaque année, mal vécu aussi la suppression des contrats aidés qui représentaient 50% des postes dans les 79 banques alimentaires de France. Elles ressentent parfois aussi du découragement, voire de la colère quand les administrations européennes leur imposent des contrôles extrêmement tatillons, 22 000 pièces administratives, une vingtaine de critères sur une trentaine de produits distribués dans une centaine d’entrepôts. N’en jetez plus s’il vous plaît. Un responsable auditionné nous a indiqué que l’on atteignait, dans ce cadre, le nombre astronomique de 1 million de contrôles ! Vous avez bien lu, 1 MILLION !

Tenez bon les bénévoles, la solidarité a besoin de vous, la dignité aussi !

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