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Première bougie pour M. le Président

La chronique d'Eric Bocquet - 18 mai 2018

Mai 2018, on ne peut pas échapper aux anniversaires. Une année qui marque d’abord le cinquantenaire des évènements de « Mai 68 » qui ont tant marqué notre histoire et qui se sont notamment traduits concrètement par une forte hausse du salaire minimum et de réelles avancées en matière syndicale dans les entreprises.

Il est un autre anniversaire à noter, c’est la première bougie pour notre nouveau Président à l’Elysée. Un sondage publié dans La Voix du Nord montrait clairement que la petite flamme de cette première bougie vacille singulièrement. La note obtenue par M. Macron plafonne à 08/20 (Hollande était à 07/20).

Certes, de nombreuses réformes ont pêché, citons notamment la hausse de la CSG, les 5 euros en moins pour l’APL, la suppression de l’ISF, la réforme du Code du Travail. Bref, le moral n’y est pas vraiment et le doute s’installe dans les esprits.
Il est cependant un secteur d’activité qui échappe un peu à ce désamour, c’est l’action du Président à l’extérieur. Le Journal du Dimanche en présentait un bilan détaillé et chiffré au début du mois. Depuis 1 an, M. Macron a effectué 4 tours du monde en 72 jours ! Jules Verne peut aller se rhabiller avec son unique tour du monde en 80 jours, évidemment, c’était une autre époque ! Il a aussi parcouru 169 624 kilomètres et effectué 43 voyages, dont 26 en Europe, 10 en Afrique, 3 au Moyen-Orient, 2 en Asie, 2 aux Etats-Unis et 1 en Australie, pour un total de 72 jours à l’étranger.

La France, et son Président, se doit d’entretenir des relations internationales avec le monde entier… mais pour quel bilan ? Les accolades, embrassades, époussetage de veste à la Maison Blanche n’ont pas empêché Donald Trump de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien. Cette visite a aussi confirmé le soutien et la participation de la France aux frappes contre la Syrie. Où en est-on à Damas aujourd’hui ?

On ne peut manquer de rappeler la courageuse décision de notre pays de ne pas participer à la guerre en Irak, ce grand discours de Dominique de Villepin à l’ONU, on ne s’est pas laissé embarquer dans cette fable des armes de destruction massive, la petite fiole présentée par Colin Powell pour convaincre la communauté internationale de la nécessité d’abattre Saddam Hussein, soutenu par les Etats-Unis quelques années auparavant. Notre pays ne se grandit pas en n’affirmant pas son indépendance diplomatique.

Vous voulez, Monsieur Macron, changer l’Europe, attaquez-vous à la concurrence libre et non faussée, au dumping social, au dumping fiscal. Agissez contre les inégalités croissantes dans le monde. Affirmez le primat du « Politique » face à la domination sans limites de la finance dans la gestion des affaires du monde ! Ecoutez les aspirations populaires.

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