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Bandes de rebelles !

La chronique d’Eric BOCQUET - 2 mars 2018

Revenir encore une fois sur le carnaval de Dunkerque, ce truc que l’on ne peut comprendre si l’on ne s’y plonge.

Dimanche 18 février, la bande de Malo, soleil radieux et ambiance frisquette au début sur le coup d’onze heures, vous voyez où je veux en venir, et d’emblée les airs du carnaval nous emportent et ne nous quittent plus jusqu’au lendemain matin, même la nuit vous les avez dans la tête ! « Qu’est ce qu’on chante en arrivant ? », on croise des milliers de gens, maquillés, emplumés, déguisés, colorés, spectacle extraordinaire, comme un kaléidoscope, jamais les mêmes images. On s’interpelle : « Ben, qu’est ça dit ma tante ? ».

Chacun a revêtu son beste clètche, l’égalitarisme vestimentaire dunkerquois fait son effet, l’outrance, l’inversion des sexes, et ces chants que l’on connaît par cœur, le seul jour de l’année où l’on peut les chanter à tue-tête en ne choquant personne !
Une vraie soupape, un antidépresseur naturel et gratuit pour les cas les plus lourds. « Ah c’qu’on est heureux, c’qu’on est heureux… » « car à Dunkerque quand vient le carnaval on est tous joyeux comme des cigales ».

Avec toute la modération qui sied à l’évènement, champagne, punch, rosé, bière, Ricard et au Kursaal, charcuterie, carbonnade frites, fromage, tarte au chuque, des milliers de calories pour engloutir les kilomètres de parcours de la bande dans les rues de Malo… « Aïe aïe aïe mon port’monnaie, il a les reins cassés » … pas vraiment, en fait, les pompiers de Malo rendent les choses accessibles !

Et puis dans les oreilles ces noms de femmes, personnages emblématiques du carnaval, Rosalie, Marguerite, la cabaretière, la femme à Nêche ma tante Alice, Rose la poissonnière, Chantal, Ah Chantal, Charlotte bien sûr aux attributs mammaires légendaires, les commères de la rue Saint-Gilles… Certes, Mesdames, mesdemoiselles, prenons tout cela au 30ème degré, le carnaval n’est certainement pas un congrès féministe, mais c’est carnaval. Aucun racisme non plus, y’en a qui ont essayé, gigantesque flop !
Sur le coup de 17 heures, la bande déambule sur la plage car, pour des raisons liées à la sécurité, un arrêté légitime de Monsieur le Maire interdit la circulation sur la digue. Qu’importe, la bande déambule sur la plage, une image magnifique sous le soleil ! Même Daech ne viendra pas à bout du carnaval. Bande rebelle.

« On dit qu’Dunkerque est mort, c’est pas vrai »… « On vient d’fonder une société ». Charlotte et Co Pinard célèbreront toujours les enfants de Jean Bart. Et pour le terroriste : « Ah ce qu’il a l’air bête c’ui-là ».

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