Chroniques

Et pendant ce temps-là…

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 11 septembre 2020

Les Français s’inquiètent dans cette pandémie qui n’en finit pas. Nul ne sait ce que nous réserve l’avenir, à moins que nous décidions ensemble de changer le cours des choses, ce qui évidemment est plus que jamais à l’ordre du jour des bâtisseurs d’un monde meilleur.

Pendant ce temps-là, le monde capitaliste et ses soutiens ne restent pas les deux pieds dans le même sabot et ils s’organisent pour que ce « monde d’après » ne soit pas du tout différent du monde d’avant. J’en veux pour preuve le ballet, le jeu des chaises musicales qui s’est produit cet été au sein du monde bancaire.

Il y a eu de nombreuses promotions estivales dans la banque. Elles concernent notamment plusieurs « quadras » aux dents longues issus de la promotion Senghor de l’ENA, celle-là même d’un certain… Emmanuel Macron ! Et ce qui frappe dans ces mouvements c’est qu’ils concernent, en général, des individus qui ont aussi « servi » dans les ministères de la République.

Ainsi, le cas de M. Nicolas Namias, Directeur financier de BPCE (4ème groupe bancaire français) qui devient chef de la filiale de la banque d’investissement, il fut un moment conseiller à Matignon, sous Jean-Marc Ayrault.

M. Sébastien Proto, en orbite pour devenir Directeur général adjoint à la Société Générale, M. Proto est l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy et de David de Rothschild, il fait partie, dit-on dans le cénacle, « de la nouvelle génération à fort potentiel ».

La Banque Postale n’échappe pas à ces réorganisations, elle s’intéresse à deux énarques, Mme Marie-Anne Barbat-Layani, ancienne responsable de la Fédération bancaire française, puissant lobby de la banque, devenue l’an dernier Secrétaire générale à Bercy… L’autre candidat serait M. Benoît Ribadeau-Dumas, ex-bras droit d’Edouard Philippe à Matignon… Petit monde, microcosme, cénacle où pouvoir politique et haute finance se côtoient, se cooptent, se répartissent les rôles.

Allez, encore deux exemples. Mme Michala Marcussen, ancienne de la Société Générale s’apprête à diriger le Haut conseil des Finances publiques… et le morceau de choix, le voici, François Baroin, qui semble hésiter à être candidat à la Présidentielle de 2022… est en contact avec la banque américaine Morgan Stanley depuis cet été pour en prendre la Direction générale…

Bon, j’arrête-là, ça me donne le tournis… Tournez manège !

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