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" Ils sont inquiets "

Qui donc ? Nos concitoyens les plus riches, en effet, s’inquiètent de ce qui sortira du « grand débat national » qui touche à sa fin. Un million cinq cent mille contributions, plus de 10 000 réunions publiques sur l’ensemble du territoire et le sujet numéro un qui y fut abordé est celui de la fiscalité.

Le mouvement des gilets jaunes a mis en tête de ses revendications la justice fiscale, un sujet que nous portons là où nous sommes et que nous partageons sans réserve.

Le retour à l’ISF, tranches supplémentaires pour l’impôt sur le revenu et baisse de la TVA sur les produits de première nécessité… entre autres propositions fiscales. M. Macron a écouté, il en même pris des notes pendant les débats mais aujourd’hui l’heure du verdict approche.

Quelles propositions sonnantes et trébuchantes seront faites par le gouvernement ? A entendre les préannonces du Premier Ministre : « Je crains que nos réponses ne soient quelque peu déceptives… ». Nous avons tous été surpris de l’emploi de ce terme, nous aurions mieux compris l’utilisation du mot « décevant », politiquement il est vrai difficile à utiliser vu le contexte d’attentes fortes et de tension extrême.

Alors, ce mot « déceptif » d’où vient-il ? Il s’agit d’un néologisme (un mot nouveau) tiré de l’anglais « deceptive », c’est ce qu’on appelle un « faux ami », un mot qui n’a pas le sens qu’un francophone lui donnerait spontanément. Par exemple, « hazard » en anglais n’a rien à voir avec « hasard », il signifie « danger ». On donne donc à tort le sens de « décevant » à « deceptive », l’anglais signifie en effet « trompeur », cet adjectif « deceptive » est dérivé de « deception » lui-même emprunté à l’ancien français deception qui signifiait « tromperie ».

« Deceptive » a bien une origine latine, exporté en Angleterre au moment où Guillaume le Conquérant quitta la Normandie en 1066 pour conquérir l’Angleterre. Alors, l’emploi de ce terme « déceptif » par le Premier Ministre me laisse un peu songeur et peu enclin à croire aux réponses à venir.

Il a annoncé aussi qu’il n’y aurait pas de « grand soir fiscal ». La justice fiscale reste un chantier. Monsieur le Premier Ministre, Normand comme Guillaume le Conquérant, aurait dû prévoir que nous chercherions l’histoire de ce mot « déceptif ».

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