Questions au gouvernement

Question écrite avec réponse

Insuffisance du nombre d’auxiliaires de vie scolaire

M. Éric Bocquet attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur le manque criant d’auxiliaires de vie scolaire (AVS).

Malgré les annonces présidentielles de « donner accès à un auxiliaire de vie scolaire à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin », force est de constater qu’en cette rentrée scolaire de nombreux enfants en restent dépourvus.

Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche du 2 septembre 2018, l’union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI) rappelle que « comme chaque année, nombre de parents d’élèves handicapés témoigneront de leur désarroi de ne pas savoir comment leurs enfants pourront faire leur rentrée, faut de s’être vu attribuer par l’éducation nationale un auxiliaire de vie scolaire », ajoutant que « des milliers de jeunes handicapés n’ont aucune solution de scolarisation, bénéficient d’un temps faible d’école ou doivent patienter sur les listes d’attente des établissements spécialisés ».

Quant aux parents, ils sont confrontés à un réel parcours du combattant pour que leurs enfants puissent disposer de l’aide d’un AVS. Or, l’éducation pour tous est un droit fondamental et tous les enfants porteurs d’un handicap doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé et d’une scolarité adaptée. C’est une question de justice sociale et de solidarité.

C’est pourquoi il lui demande quelles mesures seront mises en place pour que, dès la rentrée scolaire de septembre 2019, chaque enfant en situation de handicap qui en a besoin puisse être accompagné d’un auxiliaire de vie scolaire, et pour que les parents en soient informés bien en amont.

Réponse de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse

Les personnels chargés de l’accompagnement des élèves en situation de handicap ont pour mission de favoriser l’autonomie de l’élève, qu’ils interviennent au titre de l’aide humaine individuelle, de l’aide humaine mutualisée ou de l’accompagnement collectif.

Deux catégories de personnels remplissent cette mission d’accompagnement des élèves en situation de handicap :

  • les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), personnels sous contrat de droit public, recrutés sur critères de qualification professionnelle ;
  • les accompagnants recrutés par contrats unique d’insertion (CUI) dans le cadre du parcours emploi compétence (PEC), sous contrat de droit privé régi par le code du travail.

L’article L. 917-1 du code de l’éducation a créé le statut d’AESH, afin de garantir au mieux l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Dans ce cadre, les AESH peuvent accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI) de droit public après six ans de service dans ces fonctions.

Depuis la rentrée 2016 est engagée la transformation progressive sur cinq ans de 56 000 contrats aidés en 32 000 ETP recrutés sous contrat d’AESH. Afin de mieux valoriser l’expérience professionnelle acquise dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, le décret n° 2014-724 du 27 juin 2014 a été modifié par le décret n° 2018-666 du 27 juillet 2018.

Désormais, les conditions de recrutement et d’emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap permettent aux personnels accompagnants sous contrat aidé d’être éligibles aux fonctions d’AESH à partir de 9 mois d’expérience professionnelle.

Le passage entre un contrat unique d’insertion (CUI) et un contrat d’AESH est donc facilité, assurant ainsi une continuité d’emploi pour les personnels recrutés dans ces fonctions.

D’autre part, les conditions d’accès sont élargies et s’ouvrent aux diplômes de niveau IV, ce qui permet notamment d’accompagner certains élèves dans les classes de seconde, première et terminale.

De plus, le ministère chargé de l’éducation nationale propose une formation d’adaptation à l’emploi de 60 heures à tous les personnels recrutés pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Ces formations d’adaptation à l’emploi sont mises en place dès le début du contrat et doivent être obligatoirement suivies au cours de la première année d’exercice.

À la rentrée 2018, 6 000 emplois nouveaux d’AESH sont créés, en sus des 6 400 issus de la transformation des CUI-PEC, pour accueillir plus d’enfants et améliorer les conditions de leur scolarité. Avec ces emplois supplémentaires, le nombre d’accompagnants qu’il est prévu de recruter sur les deux missions d’aide humaine individuelle et mutualisée est de 59 500 ETP, dont 43 000 ETP d’AESH et 29 000 contrats aidés représentant 16 500 ETP.

À ce contingent s’ajoutent 2 600 ETP d’AESH-co affectés dans les unités localisées d’inclusion scolaire (ULIS). Par ailleurs, une campagne de recrutement sur le site « www.education.gouv.fr/DevenirAccompagnant » a été lancée par le ministère de l’éducation nationale et informe les candidats sur les particularités du métier.

Enfin, depuis la rentrée scolaire 2018, des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) sont expérimentés dans des circonscriptions du premier degré et des établissements scolaires du second degré, afin de réduire les délais de prise en charge des élèves bénéficiant d’un accompagnement. Les PIAL améliorent l’accompagnement des élèves au plus près de leurs besoins et du développement de leur autonomie, en fonction des enseignements et des projets.

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