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Congrès, centième du nom

La chronique d’Eric Bocquet - 24 novembre 2017

Congrès, centième du nom

Non, il ne s’agit pas du prochain congrès des communistes de France, nous évoquerons ici le Congrès des Maires de France qui s’est tenu cette semaine à Paris. Chaque année, après la sortie du Beaujolais nouveau, vient donc l’assemblée annuelle des 36 000 maires de France, en fait, ce sont environ 15 000 élus locaux qui assistent à l’évènement.

Les mêmes commentaires fleurissent dans les médias pour chaque édition, quels que soient les gouvernements en place et encore une fois, au-delà des alternances, la presse évoque le blues des maires, la grogne des élus locaux, les maires qui ont le moral dans les chaussettes… et cette édition ne déroge pas à la tradition.

Et il faut dire qu’ils en prennent plein la tête les maires depuis quelques décennies. Je me souviens que déjà dans les années 80 nous entendions régulièrement le couplet sur le « trop de communes », les communes trop petites, etc. Rappelons-le, les communes sont une conquête de la Révolution Française de 1789, issues des 44 000 paroisses, 36 000 communes furent créées à l’époque (elles sont aujourd’hui 35 416). Je fais, à cet instant, le lien avec une interview dans les pages « saumon » du Figaro de lundi dernier de M. Lloyd Blankfein. Ce monsieur est tout simplement le PDG de la plus grande banque d’affaires du monde, la Goldman Sachs alias « l’Empire ». M. Blankfein distribue les bons points à M. Macron, en déplorant le trop d’Etat en France, y voyant une cause de notre manque de « compétitivité ».

Les communes, qui sont le premier niveau de l’Etat, dans ce contexte, subissent des cures d’austérité sévères depuis très longtemps, sans le dire clairement, les ultra-libéraux souhaitent leur disparition. La baisse régulière des dotations va dans ce sens, l’annonce de la suppression de la taxe d’habitation idem, elle sera compensée intégralement à l’euro près, nous dit-on, nous avons tous en tête le souvenir cuisant des mêmes propos après la suppression de la Taxe Professionnelle en 2009. Le compte n’y est pas aujourd’hui. La grande réforme de la fiscalité locale, juste et équitable est toujours attendue…

Je pense qu’il est temps que la grogne s’amplifie et se transforme en lutte organisée, en forme de résistance déterminée au nom de l’intérêt général, de nos concitoyens et de la République une et indivisible !

Retrouvez chaque semaine la chronique d’Eric Bocquet dans Liberté Hebdo

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