Chroniques

La fête de tous les humains…

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 20 septembre 2019

Elle ne cesse de nous surprendre, chaque année, toujours là et jamais tout à fait la même, grâce aux 25 000 militants sans lesquels la Fête de l’Humanité n’existerait pas. Et, nom de dieu, ça serait un manque terrible pour le progrès et le bonheur.

Le concert de Youssou N’Dour évoquant les noms de Steve Biko et Nelson Mandela… la foule frémit. Tout à coup, panne de sono ou de micro, quelques longues minutes d’angoisse, le public tape des mains pour continuer à porter l’artiste, le son revient, une clameur se lève.

Cet enfant un peu trop petit pour voir son artiste préféré, Soprano, on le porte dans ses bras, il sourit et ses yeux s’illuminent.

Un zouk de folie avec Kassav en clôture sur la grande scène, le soleil décline mais le pré devant la scène s’embrase, un déchainement de rythme et d’énergie, nous sommes submergés, emportés.

Une bière au stand du Nord pour se remettre, dans la poussière, la « gueule noire » du mineur affiché et cette poussière partout qui nous rappelle la silicose de ces forçats des galeries, mais nous on s’en sortira sans dégâts pour nos poumons. Respect, dignité, courage… du tréfonds du bassin houiller, notre culture, notre force et nos idées.

Rencontre imprévue sur place avec Vincent Drezet, syndicaliste des impôts qui fait partie de ceux qui luttent contre l’évasion fiscale, on se reverra bien sûr, le chemin est long.

Passage incontournable au village du livre, la bise à Michelle Demessine et Patrick Robert, sa biographie, elle signe. Salut amical à Monique et Michel Pinçon-Charlot sur une table voisine. On sort avec quelques pavés, physiquement inoffensifs, des livres. Piketty avec son « Capital et Idéologie », Lucien Sève « Le communisme ? » avec ce point d’interrogation final, et Monique qui me fait découvrir un « Manuel indocile de Sciences Sociales pour des savoirs résistants », des pavés, oui, des pavés dans la mare libérale, des outils pour le combat…

Deux heures au stand des sénateurs PCF pour faire signer sur le référendum pour ADP. Passage à Cuba coopération, Mojito et Cohiba, l’écoute d’un débat sur la politique culturelle.

Et puis ce déjeuner du dimanche, au stand du Lot-et-Garonne, menu à 24 euros, foie gras, magret, fromage, dessert et chansons grâce au karaoké, du Ferrat, du Nino Ferrer, le Chiffon rouge. Et puis les camarades d’Agen nous reconnaissent, avec Alain on y a fait un débat sur SDF deux ans auparavant. Sur l’écran, les paroles des « Corons » de Bachelet, tout le monde chante, main dans la main, toutes levées.

Les racines, les repères, l’émotion aussi, ce passé qui nous a marqués à vie et qui nous rend si exigeants, ambitieux et optimistes pour l’avenir… et pour tous les autres, les humains du monde entier !

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