Chroniques

Mission Banque de France

La chronique d’Eric Bocquet - Vendredi 4 octobre 2019

Les sénatrices et sénateurs ont la possibilité d’effectuer des « stages d’immersion » dans un secteur d’activité économique de leur choix. Je me suis inscrit dans ce dispositif il y a quelques mois déjà. Une proposition me fut faite, deux jours de stage à la Banque de France, dans le Pas de Calais. Arras d’abord puis Boulogne-sur-Mer et Calais le lendemain, l’occasion de découvrir en profondeur les missions de cet établissement, au nombre de trois : stratégie monétaire, stabilité financière et services à l’économie. Très technique tout cela, plus prosaïquement, elle est par exemple chargée de la gestion des situations de surendettement. Elle a aussi en charge la gestion du cash, de la monnaie.

Savez-vous que le nombre de billets en euros en circulation dans le monde s’élève à 24 milliards. Aujourd’hui, avec les nouvelles techniques, les nouveaux modes de paiements se sont largement diversifiés, cartes bancaires sans contact, paiements électroniques avec les téléphones, entre autres. Toutefois, les espèces sont encore très appréciées.

La Banque de France reste le plus gros acteur public en Europe dans la fabrication de billets. D’ailleurs, c’est dans le Nord, à Sainghin-en-Mélantois, qu’a été construit un Centre Fiduciaire Nord de France entièrement automatisé. Sa vocation est d’assurer la distribution et le tri de plus de 300 millions de billets par an, une espèce de bunker de 10 000 m3 de béton, trois fois le poids de la Tour Eiffel, un « Fort Knox » à la française.

Au moment du passage des monnaies nationales à l’euro, en 2002, 7 milliards de coupures ont été mis en circulation pour une valeur totale de 300 milliards d’euros. Aujourd’hui, il y a 24 milliards de billets en circulation pour une contre-valeur de 1 130 milliards d’euros.

Les Allemands restent particulièrement attachés à l’usage des billets, il n’y a aucun plafond de paiement en espèces. Il n’est pas rare que l’achat d’un véhicule se fasse en liquide outre-Rhin.

Selon une étude récente de la BCE (Banque centrale européenne), en 2016, 79% des paiements dans le commerce de détail en magasin sont réalisés à l’aide de cash. En valeur, leur part est de 54%. Au cours de la décennie 2006-2016 en France, le nombre de retraits de billets aux distributeurs fut stable pour environ 1.6 milliard par an, en revanche, les montants de retraits ont augmenté de 22%. Assurément, les Français font confiance au cash. Le taux de contrefaçon est extrêmement bas, inférieur à 30 contrefaçons par million de billets.

On ne pense pas toujours à ces éléments en payant son journal et son petit noir, le matin… Ce stage ne fait pas de votre serviteur le grand maître de la grande finance internationale mais il m’a donné l’occasion indubitablement de toucher de plus près et concrètement au grisbi.

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