Questions au gouvernement

Question écrite avec réponse

Situation au détroit d’Ormuz

Le 8 août 2019, M. Éric Bocquet attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation au sein du détroit d’Ormuz.

En effet, depuis plusieurs semaines maintenant, la situation devient de plus en plus explosive au sein du détroit d’Ormuz dans le Golfe persique. Les provocations entre les États-Unis et l’Iran sont de plus en plus vives et la tension va croissant sur fond de bras de fer à propos du programme nucléaire iranien.
Donald Trump a annoncé la destruction d’un drone iranien qui, selon lui, s’était approché à moins de 1 000 mètres du navire américain USS Boxer. La tension entre les deux pays s’est exacerbée le 20 juin 2019 quand l’Iran a abattu un drone américain.

À cela s’ajoute l’interception par l’Iran d’un pétrolier britannique et ses vingt-trois membres d’équipage. La tension est toujours plus importante et la situation peut dégénérer d’un moment à l’autre. D’autant plus que ce détroit est géographiquement stratégique notamment au regard du fait qu’y transite chaque année un cinquième du commerce mondial de pétrole.

Il lui demande donc quelle est la position de la France et les mesures que compte prendre le Gouvernement pour éviter l’escalade armée et les provocations au sein de ce détroit.


Réponse de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, publiée le 12/12/2019

Le détroit d’Ormuz est éminemment stratégique tant pour la sécurité du Moyen-Orient que pour la stabilité du commerce international.

Dans cette région comme partout ailleurs, le droit maritime et la liberté de circulation doivent être respectés. La France, qui a une responsabilité particulière du fait de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité, œuvre donc pour une désescalade à travers plusieurs initiatives.

En premier lieu, la France promeut une action centrée sur la sécurité maritime dans le Golfe. Au plan opérationnel, la France œuvre à la mise sur pied d’une mission européenne de surveillance maritime afin d’améliorer la connaissance de la situation et ainsi les conditions de navigation dans la zone. Son déploiement devrait se concrétiser prochainement.

Face aux atteintes à la sécurité de la navigation dans cette zone essentielle à l’économie mondiale, la France passe également des messages de fermeté.

Ainsi, depuis mai 2019, elle a condamné les sabotages dont ont fait l’objet certains pétroliers dans le Golfe et en mer d’Oman. La France a aussi fermement condamné la saisie par les Gardiens de la Révolution iraniens du navire britannique Stena Impero et elle a suivi avec attention les conditions de sa remise en liberté.

Le 23 septembre 2019, le Président de la République, dans une déclaration conjointe avec le Premier ministre britannique et la chancelière allemande, a de nouveau appelé l’Iran à s’abstenir de toutes provocations ou escalades.
La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont condamné les attaques qui avaient été conduites contre des installations pétrolières saoudiennes le 14 septembre 2019, et ont considéré que l’Iran en portait la responsabilité.
La France est engagée au plus haut niveau afin de trouver les conditions d’une désescalade des tensions dans la région.
Le Président de la République entretient notamment des contacts très réguliers avec ses homologues américain et iranien afin de favoriser la reprise de négociations qui devront porter sur l’ensemble des points de préoccupation.

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