Chroniques

Vive l’impôt !

Faut-il être un peu fou pour afficher un tel slogan ?

Il faut y regarder de plus près. Le projet de budget 2024 en discussion au Parlement en ce moment sera financé pour moitié par les impôts et les taxes et pour moitié par la dette. Le calcul est simple, les dépenses nettes prévues pour l’an prochain s’élèvent à 500 milliards d’euros, en face les recettes sont prévues à 345 milliards, le déficit prévu s’établit donc à 155 milliards d’euros.

C’est donc par des emprunts nouveaux que notre budget sera équilibré, d’un point de vue strictement comptable. Cette situation dure depuis 50 ans, en effet le dernier budget équilibré de notre pays remonte à 1974… une autre époque, des lustres, le siècle passé.

Evidemment, les gouvernements successifs ont fonctionné ainsi. L’ensemble de nos recettes fiscales représentera l’an prochain 256 milliards d’euros.

Ce ne sont pas les dépenses qui sont excessives, ce sont les recettes qui font défaut. Emmanuel Macron a supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune, a plafonné la taxation des dividendes alors même que ceux-ci explosent chaque année, supprime aussi la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), abaisse l’impôt sur les sociétés qui ne rapportera que 55 milliards l’an prochain.

Une autre piste est celle d’une lutte résolue contre l’évasion fiscale, qui représente entre 80 et 100 milliards d’euros de manque à gagner annuel…

Non décidément, non, les Françaises et les Français ne vivent pas au-dessus de leurs moyens. L’Etat se prive délibérément des recettes dont il a besoin, c’est à un véritable désarmement auquel nous assistons.

Alors oui, vive l’impôt, juste, progressif et auquel personne n’échappe… C’est le ciment de la République !

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