Echo de Campagne

L’austérité pour nos communes, l’évasion fiscale pour certains...

Au terme de ce mandat sénatorial, que les grands électeurs du Nord m’avaient fait l’honneur de me confier, il restera une expérience d’une densité et d’une richesse absolument incroyables. Mais incontestablement le travail qui m’aura le plus marqué est bien évidemment celui des deux commissions d’enquête sur l’évasion fiscale de 2012 et 2013.

Tous les élus, maires, adjoints et conseillers municipaux que j’ai l’occasion de rencontrer dans cette campagne des élections sénatoriales me font part de leur perplexité, voire de leur inquiétude, quant à la capacité d’investissement de leur commune pour les années à venir.

Le Président de la République nouvellement élu et son gouvernement s’inscrivent dans la même logique que celle qu’une majorité de nos concitoyens viennent de rejeter lors des élections du printemps. Au nom de la dette et de la « nécessaire » réduction des dépenses publiques, les communes, les collectivités vont devoir, nous dit-on, accentuer leurs efforts. On nous répète depuis des décennies, et cela au-delà des alternances politiques successives, qu’il n’y aurait plus d’argent pour financer le fonctionnement de notre société.

Or les travaux relatifs à l’évasion fiscale m’ont convaincu du contraire, et l’indignation ressentie lors de la découverte de cette réalité est, à l’heure où j’écris ces lignes, absolument intacte.
Rappelons ici quelques chiffres significatifs de ces constats : pour notre pays chaque année, ce sont 60 à 80 milliards d’euros qui manquent au budget de la République. Pour mémoire, le déficit constaté pour le budget de l’Etat en 2016 avoisinait les 70 milliards d’euros.

Ainsi donc la lutte contre l’évasion fiscale devrait être la mère des batailles à mener dans ce pays. A l’évidence, cette action ne figure pas dans les objectifs du nouveau pouvoir. L’on sait aussi que, dans le budget 2016, la France a versé aux marchés financiers prêteurs la somme de 44,5 milliards d’euros au titre des seuls intérêts, pas un euro de capital remboursé ! C’est ,notons-le, le deuxième poste du budget après l’enseignement !

Vous devez également savoir que la France a réemprunté l’an dernier 185 milliards d’euros à ces mêmes marchés, sans difficultés d’ailleurs, considérant que le « crédit » de la France reste fort pour ses créanciers.

Autrement dit, nous sommes engagés dans une espèce de cercle vicieux où les marchés financiers sont dans la rente perpétuelle et les populations dans la dette éternelle !

Il est temps de briser ce mécanisme mortifère, les Etats ont été mis en situation d’asservissement vis à vis de leurs créanciers privés.

Notre équipe pense indispensable que ce débat de fond ait toute sa place dans la campagne des élections sénatoriales, et nous sommes décidés à le mener, avec l’ensemble de la population que ces sujets concernent au premier chef, les habitantes et habitants de nos communes.

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