Echo de Campagne

Mal-être des élus ruraux : il est temps de prendre en compte la ruralité !

Nos rencontres avec les maires dans le département du Nord depuis le printemps dernier (environ 60 visites à ce jour) confirment exactement le sentiment exprimé par Monsieur Drouhin, maire de Flagy et Président de l’Association des Maires Ruraux de la Seine-et-Marne.

Les gouvernements successifs devraient au contraire s’appuyer sur la détermination et l’engagement des 460 000 élus locaux de France qui, chaque jour, s’emploient à faire vivre les principes de notre République.

La mairie, les communes sont le point d’entrée de la République sur l’ensemble du territoire.

L’article :

[marron]Coupes budgétaires : « Il y a un risque de saper la volonté des maires ruraux »[/marron], par Quentin Clauzon

Coupe dans les crédits alloués aux collectivités, baisse des contrats aidés, redécoupage territorial… Jacques Drouhin, maire de Flagy et président de l’association des maires ruraux de la Seine-et-Marne, explique en quoi l’avenir des communes rurales, déjà compromis, pourrait pâtir des annonces faites cet été par le gouvernement.

« Pour permettre cette amélioration du solde des administrations publiques, nous ne procéderons pas par baisse brutale de dotations », déclarait le président de la République le 17 juillet lors de la Conférence nationale des territoires. Un décret, annulant 300 millions d’euros de dotation pour l’année en cours, a pourtant été signé trois jours plus tard.

L’Association des maires ruraux de France fustigeait alors ce qu’elle considérait comme une « coupe sombre » effectuée en « catimini » par le gouvernement, affectant le développement de la ruralité. « Encore une fois, cette mesure ne va pas dans le bons sens », confirme le maire de Flagy, qui indique vouloir adresser un nouveau courrier à la préfète Béatrice Abollivier.

Inquiétudes sur l’avenir des communes rurales

« Nous sommes extrêmement remontés contre cette mesure », poursuit-il, rappelant qu’elle touchera notamment la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) et le fonds de soutien à l’investissement local (FSIL). « Nous sommes encore pris pour de simples lieux dortoirs au service de métropoles XXL », s’alarme l’élu, qui indique avoir déjà reporté la réfection de la salle des fêtes de Flagy, impossible à louer dans son état actuel.

Ces coupes budgétaires risquent également de saper la volonté des maires ruraux, selon l’édile. « Nous savons qu’en 2020 beaucoup de maires ruraux vont arrêter, à partir du moment où nous ne pouvons plus avoir de financements conséquents et donc de vrais projets », explique-t-il. Et Jacques Drouhin de rappeler, de surcroît, que la métropolisation risque de provoquer la suppression des départements urbanisés, comme préconisé par Emmanuel Macron lors de sa campagne.

« Quid de la Seine-et-Marne, intégrée pour l’instant dans la Région Île-de-France mais pas dans la métropole ? », s’interroge le maire de Flagy, qui se dit inquiet pour l’avenir des communes rurales. « Les deux quinquennats précédents, nous nous demandions déjà à quelle sauce nous allions être mangés, il y a une volonté progressive de supprimer le maillage des 36 000 communes », appuie le président des maires ruraux du 77.

Baisse des contrats aidés

De 459 000 en 2016, ces contrats devraient passer à 293 000 cette année, selon une programmation du Gouvernement, qui les trouve « inefficaces » et « très coûteux ». Une décision jugée « dramatique » par Jacques Drouhin, qui estime que cela « coûtera encore plus cher si la plupart de ces contrats aidés se tournent vers Pôle emploi ».

L’édile évoque en ce sens les charges Urssaf, qui ne seront de fait plus payées par les communes. « Nous effectuons avec ces contrats un travail important de réinsertion pour les personnes éloignées de l’emploi », ajoute Jacques Drouhin, qui voit en cette décision une « annonce » et un « mauvais calcul ».

L’édile souligne que « grâce au tissu associatif qui se montre patient et attentionné », ces personnes retrouvent dans 50% des cas une activité professionnelle à la sortie et dans 35% des cas un CDI. « J’en veux pour preuve l’assistante que j’ai embauchée dans le cadre d’un contrat aidé pour l’AMR, qui a acquis un niveau tel que je vais tout faire pour lui trouver une place en entreprise », illustre-t-il. Ces emplois sont également un moyen pour les petites communes de renforcer l’offre des services publics de proximité. Et le maire rural de conclure : « Nous allons encore être montrés du doigt, mais nous souhaitons simplement défendre l’équilibre de nos communes rurales, déjà largement fragilisé ».

L’article est à retrouver ici : http://www.lemoniteur77.com/-en-2020-beaucoup-de-maires-ruraux-vont-laisser-leur-place-3148.html

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