La France a été tenue en haleine vendredi dernier, nous étions tous suspendus au verdict implacable de deux agences de notation qui s’apprêtaient à publier la note de la France en matière de dette publique.
Ces agences sont au nombre de trois, Standard & Poor’s, Fitch ratings et Moody’s, toutes américaines. Leur mission est d’évaluer la capacité d’un pays à rembourser sa dette auprès de ses créanciers. Et que s’est-il passé ? Eh bien en fait rien, Moody’s et Fitch ont décidé de ne pas modifier la note. Quelle sera la conséquence de cette décision ? Aucune. Est-ce nouveau ? Pas du tout.
La fiabilité et l’objectivité de ces agences a parfois été mise en cause après la crise dite des « subprimes » en 2008 ou encore après la crise grecque de 2010. Il ne vous aura pas échappé d’ailleurs qu’elles se sont faites beaucoup plus discrètes depuis ces épisodes fâcheux. Les gouvernements utilisent ces agences pour tenter de justifier la nécessité de réduire la dépense publique auprès de l’opinion publique.
Ce qui est étonnant, c’est le peu d’effet que cette notation a sur les marchés financiers privés, qui achètent nos titres de dette. Ainsi, le 28 avril 2023, Fitch a dégradé la note de la France, ceci laissa les marchés financiers indifférents. Seul effet, le taux d’emprunt français s’est amélioré, passant de 2,88% à 2,85% !
Le 2 décembre 2022, Standard and Poor’s rétrogradait la perspective de la France sans faire bouger le taux d’intérêt, bloqué à 2,51%.
Moins de deux ans plus tôt, le 21 février 2020, Moody’s, qui avait revu la perspective de notre pays de « positive » à « stable » avait même provoqué une baisse du taux de -0,20% à 0,23%...
Autrement dit, le discours anxiogène, c’est pour nous, la sérénité absolue, c’est pour les marchés financiers qui font la queue à Bercy pour nous prêter. Alors ces agences de notation… bof !