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“Ah ça ira, ça ira, ça ira…”

Chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 29 juin 2018

Humeur de sans culotte ces temps-ci, rassurez-vous c’est en tout bien tout honneur, pas d’exposition indécente, non rien de tout cela, mais à l’approche de la commémoration de la prise de la Bastille, j’ai souhaité vous raconter une histoire révolutionnaire.

Ainsi donc, citoyens, son Altesse Macron 1er, roi de France par la volonté des marchés financiers, convoque en son Palais de Versailles le 9 juillet prochain de l’an de grâce 2018, les nobles représentants du peuple françois afin de dispenser à ses fidèles vassaux et sujets la parole divine et éminemment supérieure de sa Majesté, consignée dans les « Edits du Roy », traçant la destinée du joli royaume de France.

Les parlementaires sont donc convoqués au château de Versailles le lundi 9 juillet prochain, dans le cadre d’un Congrès où sera évoquée la réforme constitutionnelle et notamment du Parlement. Cette habitude s’installe dans les usages de feu la République, façon discours du Président américain sur l’Etat de l’Union.

Cette réforme ne prévoit aucunement de toucher aux pouvoirs exorbitants du Président dans notre pays. Nous avons déjà abordé ici ces sujets constitutionnels, nous glissons de plus en plus clairement vers un pouvoir quasi monarchique, un déséquilibre incroyable entre les pouvoirs, le tout avec les marchés financiers aux manettes, qui ont le pouvoir de mettre à genoux les Etats y compris.

Ainsi donc dis-je le 9 juillet, 5 jours avant la Fête Nationale, mais avant d’entrer dans la salle du Congrès du château de Versailles, les élus communistes et républicains ont décidé de se rendre à la Salle du Jeu de Paume, où fut pris un serment le 20 juin 1789 par les députés du Tiers-Etat, auxquels se joignirent quelques députés du Clergé et de la Noblesse. Ils firent le serment de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une Constitution. C’était surtout un acte symbolique fort qui en fit un moment décisif des préludes de la Révolution. Il faudra encore plusieurs décennies pour que la République advienne, mais l’œuf était fécondé, il allait grandir inexorablement par la volonté populaire qui finira par l’imposer.

En 2018, rien n’est définitivement acquis et les initiatives royales de Macron 1er doivent nous mettre tous en alerte.

Alors oui, ça ira, si tout le monde en fait son affaire. La République est en danger.

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