Chroniques

Bon anniversaire Manu ?

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 8 mai 2020

Cette première semaine de mai marquera le troisième anniversaire de l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République, le 7 mai 2017. On se souvient tous de cette magnifique soirée, Manu seul sur scène face à la Pyramide du Louvre, un cadre très dépouillé mais ô combien chargé en symboles. Le cadre prestigieux du Musée du Louvre, une seule personne sur scène, Jupiter au centre, caméra de face cadrant parfaitement la tête du vainqueur dans la pointe du sommet de la pyramide. Une scène certainement préparée au cordeau, au millimètre par de jeunes communicants de haute volée ! Que tout cela paraît loin déjà avec un soupçon de dérisoire au fond. Elu largement pour éviter le pire, encore une fois… Jusqu’à quand ?

Une première année où ce jeune Président semblait pouvoir tout se permettre après avoir réussi l’incroyable exploit de remporter l’élection présidentielle quand d’autres croyaient que la victoire leur serait naturellement, mécaniquement destinée. Certains ont parlé de hold-up démocratique. Il marchait sur l’eau, il croyait pouvoir s’attaquer à tout, il se croyait tout permis… et puis la machine s’enraya.

Le premier grain de sable s’appellera Benalla, lui aussi se croyait tout permis, couvert qu’il était par le Très Haut. Le Président, sûr de son fait, dira à ses supporters rassemblés « Je suis le seul responsable, qu’ils viennent me chercher ! ».

Le deuxième incident, ou accident mécanique, viendra en novembre 2018. Les « Gilets Jaunes », organisés pour rappeler à Jupiter les maux fondamentaux dont notre pays souffre depuis très longtemps. Inégalités sociales, géographiques, territoriales, tout cela remonte à la surface. Macron reste le « Président des riches ».

Et puis cette réforme des retraites, inéluctable, inévitable, espérance de vie en hausse, logique… Ça ne passe pas dans l’opinion. Au fil des semaines, nos concitoyens comprennent parfaitement l’enjeu de fond, c’est bien notre modèle social qui est en cause, c’est bien le sacro-saint marché qui est aux aguets, les amis du Président.

Et puis cette fois, un virus, comme lui « couronné », le Covid 19, Coronavirus, confinement, masques, gel hydroalcoolique… Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Quelque chose ne tourne pas rond décidément sur cette planète libérale. Alors, on ne sait pas s’il y a gâteau cette année au Château mais ce dont on est sûr c’est que là-haut on prépare la suite, avec austérité renforcée pour tout le monde et cadeaux confirmés pour les « premiers de cordée ».

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