Chroniques

General Electric aime le fric

C’est au site d’information indépendant Disclose que nous devons cette « découverte ». Ce groupe américain avait racheté en 2015 l’usine de turbines de Belfort appartenant à la branche énergie d’Alstom, et on peut dire effectivement que pour General Electric le fric ça turbine.

Cette opération avait été qualifiée par de nombreux observateurs de « scandale d’État ». En effet, celle-ci revenait à confier à un groupe étranger la maintenance des turbines des 58 réacteurs nucléaires français. D’ailleurs, cette vente, combattue dans un premier temps par Arnaud Montebourg, fut validée en novembre 2014 par Emmanuel Macron devenu ministre de l’Économie. Quand on vous dit qu’il s’occupe de tout, celui-là !

General Electric a donc fait reparler de lui la semaine dernière à la suite des récentes révélations du site internet précité. La multinationale américaine a mis en place un montage financier opaque entre son antenne française et les filiales domiciliées en Suisse et dans l’état américain du Delaware, ça rappelle un peu McKinsey, non ?

L’objectif, évidemment, était d’échapper au fisc français en dissimulant des bénéfices liés à la vente des turbines à gaz produites à Belfort. Ce sont ainsi 800 millions d’euros qui ont disparu des caisses, soit un manque à gagner fiscal pour les comptes publics oscillant entre 150 et 300 millions d’euros.

Ce tour de passe-passe comptable s’explique par le transfert des responsabilités commerciales de l’usine de Belfort vers une société créée pour l’occasion à Baden en Suisse. Dès lors, l’usine de Belfort cesse d’être un « fabricant » pour devenir une « unité de fabrication » pilotée par la société suisse.

Dans ce cadre, ce sont 97 % des profits du site qui se sont envolés vers la Suisse. General Electric s’appuie aussi sur une autre filiale implantée au Delaware, la société américaine aurait perçu près de 81 millions d’euros de la part de la filiale française pour l’utilisation de la marque, du logo et des slogans publicitaires, et le tour est joué.

General Electric produit des turbines et aussi les « tuyaux » virtuels pour transférer sa richesse et payer moins d’impôt.

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