Je suis membre de la commission d’enquête mise en place au Sénat au sujet des politiques publiques face aux opérations d’influences étrangères.
On y évoque régulièrement les ingérences russes ou chinoises, elles existent en effet. Mais il me semble que notre regard devrait être davantage orienté à 360°.
Hier, nous auditionnions Madame Elsa Pilichowski, directrice de la gouvernance publique de l’OCDE. J’ai eu l’occasion de lui poser quelques questions au sujet des GAFAM, entités du numérique qui ont incontestablement, en une génération, bousculé notre monde, individus, société et Etats. J’ai regardé les montants que ces groupes ont dépensé en « lobbying », une activité qui consiste à influer ou faire pression afin d’obtenir une décision favorable à leur intérêt propre. Ces dépenses ont explosé entre 2017 et 2021, pour Apple de 500%, pour Google de 357%, et le record c’est pour Facebook 1 200%.
On connait aujourd’hui l’influence des réseaux sociaux sur l’élection de Trump aux Etats-Unis en 2016, ou sur les résultats du Brexit au Royaume-Uni la même année (scandale Cambridge Analytica). J’ai poursuivi mon propos en citant le cas de Nick Clegg, Vice Premier Ministre au Royaume-Uni entre 2010 et 2015 dans le gouvernement de David Cameron. Après sa carrière politique, Nick Clegg a rejoint Facebook à Bruxelles pour s’occuper des affaires internationales.
J’ai évoqué également le cas de Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, juste derrière Zuckerberg, on se rend compte en voyant son parcours qu’elle fit partie de l’administration Clinton, passage à la Banque Mondiale puis Google…
Il y a l’ingérence russe ou chinoise, et il y a toutes les autres… Sur ce point, aucune réponse ne me fut faite…
Influences, lobbying…