Chroniques

Insolent !

L’année 2022 sera ainsi une année faste pour les actionnaires de ce pays. Attention aux colères noires !

Ce titre en une du journal Le Monde daté du 10 mars 2023 : « L’insolente santé des entreprises du CAC 40. » Avec ce petit paragraphe alléchant : « Trente-huit des quarante sociétés de l’indice phare de la bourse de Paris ont ainsi réalisé un bénéfice net cumulé de 152 milliards d’euros en 2022. » Voilà de quoi vous stimuler avant d’entrer en séance au Sénat pour poursuivre la discussion sur le projet de loi de réforme des retraites.

Plongeons-nous donc dans ce bain de bonnes nouvelles financières. L’année 2022 sera ainsi une année faste pour les actionnaires de ce pays. TotalEnergies affiche 19,5 milliards d’euros de résultat ; Stellantis, 16,8 milliards ; LVMH, 14,1 milliards ; BNP Paribas, 10,2 milliards ; et le géant pharmaceutique Sanofi, 6,72 milliards. N’oublions pas au passage une société qui ne figure pas au CAC 40, l’armateur CMA CGM, qui arrive en tête avec 23,5 milliards d’euros. Du jamais vu dans l’économie française.

Un commentateur dira dans cet article : « Pour la première fois, la capitalisation boursière de Paris dépasse celle de Londres. » Comme quoi, les temps sont durs pour nos amis anglais après le triomphe du XV tricolore à Twickenham, samedi dernier ! En plus de ces dividendes, il y a la pratique dite des « rachats d’actions » dont le but est de faire grimper artificiellement la valeur, au nom de la loi d’airain de l’offre et de la demande, la loi du marché.

Pendant ce temps-là, le gouvernement veut nous imposer une réforme des retraites dont le financement sera assuré par les seul.e.s salarié.e.s. Les propositions ont fusé pendant dix jours et dix nuits dans l’hémicycle du Sénat pour taxer les dividendes, les superprofits, les patrimoines, les plus hauts revenus, mais toujours la même obstruction de classe, gouvernement et majorité du Sénat ensemble, pour ne pas toucher au grisbi. Ce n’est plus de l’insolence, c’est de l’indécence !

Attention aux colères noires, mes chères/chers collègues !

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