Jupiter déclara, il y a quelques temps, que nous entrions en guerre, une guerre épidémiologique en l’occurrence. Le déconfinement vient de s’engager mais il est une autre « guerre » qui va, elle, se prolonger, elle n’a d’ailleurs jamais cessé, il s’agit de la guerre idéologique qui prépare le retour à la marche « normale » du monde capitaliste. Dans cette dernière semaine de confinement total, je me suis plongé dans la lecture des éditoriaux de la presse écrite. La ligne de conduite commune : surtout le monde capitaliste ne doit pas changer !
A tout seigneur tout honneur, commençons par « Les Echos », M. David Barroux nous dit : « Croire que la puissance publique pourra sauver tous les secteurs de notre économie serait faire preuve d’une grande naïveté ».
On ne peut pas ne pas citer M. Yves Thréard, du Figaro, qui évoque dans son édito, les verrous français qui nous rappellent singulièrement les propos jupitériens du début du quinquennat, Macron stigmatisant les « Gaulois réfractaires » et ceux à qui « il ne céderait rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », à ces Français qui « détestent les réformes ».
Passons au Point avec cette belle page libérale de M. Nicolas Baverez « La crise fait naître une demande débridée de dépenses publiques, (…) il serait dangereux d’y céder (…) cela ranimerait l’économie administrée avec la planification ou les nationalisations, c’est paradoxal et dangereux ».
Ils emploient tous les mêmes mots, biberonnés qu’ils ont été à la doxa ultralibérale, ils sont journalistes mais ne se contentent pas d’analyser ou de commenter, ils militent quotidiennement dans leurs papiers, mais aussi sur les plateaux et les antennes monolithiques, ou presque.
La palme revient cette semaine à son collègue Luc de Barochez, dans Le Point, la plume est assurée, claire et déterminée. Non, ça n’est surtout pas de l’information ni du bavardage, ça non, on ne plaisante pas avec les fondamentaux : « le capitaliste et le libéralisme ne sont pas le problème mais la solution pour sortir de l’ornière ». Ces mots me rappellent furieusement ceux entendus dans le discours inaugural de Ronald Reagan, tout juste élu Président des Etats-Unis, le 20 janvier 1981 : « L’Etat n’est pas la solution à nos problèmes, il est le problème ».
Concluons avec Sylvie Carrière, députée LREM, ancienne Principale d’un collège de Clichy-sous-Bois : « L’Etat, quand il sort de son cœur de métier, n’est pas aussi performant que le privé ». Les héroïnes et les héros de la pandémie sont déjà oubliés !
Permettez-nous, Mesdames et Messieurs, de ne pas partager votre idéologie et donc de la combattre, démocratiquement !