Chroniques

La langue des sigles

Fin d’année où le rythme ralentit singulièrement, encore davantage cette année avec cette pandémie qui nous emprisonne et empoisonne la vie aussi d’ailleurs, un peu plus de temps pour prendre du recul sur la marche de notre société.

Dans les évolutions de notre temps, il y a notamment celle de notre langue et de ses usages. La vie parlementaire n’échappe pas à cette règle. Chacun.e dans notre histoire a entendu parler de la loi de 1901, relative aux associations, ou encore celle de 1905 marquant la séparation de l’Église et de l’État dont il est beaucoup question ces temps-ci.

Un peu plus tard, ce sont les ministres qui ont attaché leur nom à une loi qu’ils ou elles portaient. Citons pêle-mêle la loi Veil de 1974, les lois Auroux en 1982 (sur le droit du travail), la loi Évin, puis, plus tard, les lois Macron ou encore, de sinistre mémoire, la loi El-Khomri… Cette liste n’est pas exhaustive. Depuis quelques années, ce sont désormais les sigles ou acronymes qui marquent les lois.

Le Président Macron aurait interdit que les ministres accolent leurs noms aux lois qu’ils présentent. Désormais, place aux acronymes ! Cela vient nous rappeler le billet d’il y a quelques semaines sur la langue des technocrates. Il y eut ainsi dans la dernière période quelques exemples fameux.

La loi ESSOC de 2018 pour un État au service d’une société de confiance ; la loi ELAN pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique ; pour les collectivités la loi MAPAM en 2013 pour la modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles ; suivie de la loi NOTRe portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République ; la loi ALUR pour l’accès au logement et un urbanisme rénové ; la loi PACTE (qui aurait pu s’appeler loi Le Maire) plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises…

En voilà quelques exemples, mais toutes sont généralement encadrées par les sacro-saintes lois de finances, LOLF, loi organique des lois de finances ; LPFP loi de programmation des finances publiques. C’est toujours Bercy qui dit oui ou non, c’est celui qui paye les musiciens qui choisit la musique.

Allez, bonne année 2021 ! Avec une loi BIG, Bonheur d’intérêt général !

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