Chroniques

La République à bout

Ce régime hyper présidentiel a vécu, une nouvelle République doit survenir, sociale, démocratique et laïque

La séance au Sénat de vendredi dernier avait quelque chose d’un peu surréaliste, nous entamions la discussion du budget 2022.

Les Républicains, majoritaires, avaient d’ores et déjà annoncé, ou clairement laissé entendre, qu’ils ne voteraient pas la « 1ère partie », celle des recettes en discussion jusqu’au mardi 23 novembre. Or, si la « 1ère partie » n’est pas votée, cela arrête mécaniquement la discussion budgétaire. En effet, il n’est pas possible de débattre des dépenses dans la 2ème partie si les recettes n’ont pas été préalablement votées.

Le contexte lié à la fin du quinquennat de Macron a donc généré une drôle d’ambiance dans l’hémicycle. Les Républicains n’avaient pratiquement pas déposé d’amendements, ils étaient présents physiquement mais pas politiquement. Aucune prise de parole, aucune intervention de leur part… dans un contexte normal, nous traitons entre 12 et 20 amendements par heure, ce jour-là, nous en traitions près de 40 à l’heure. Ce sont 602 amendements qu’il y avait à examiner à l’ouverture de la séance à 16h le vendredi, à 1h30 le samedi matin nous en avions traité 309 ! Du jamais vu.

Nous devions siéger samedi, voire dimanche, le débat ne reprendra que lundi matin… M. Bruno Le Maire, ancien Républicain, vient de publier un nouveau livre dans lequel il évoque les institutions et dit ceci à propos du Sénat : « Je suggère de limiter les compétences du Sénat en matière budgétaire à de simples observations et une approbation finale, et non plus une lecture complète ».

Les Républicains sont certainement très occupés ces temps-ci à désigner leur représentant pour la Présidentielle, très occupés aussi à courir derrière qui vous savez sur l’islamisme, l’immigration, l’identité, la sécurité, c’est un jeu dangereux… mais sachez qu’il est impératif et urgent de redonner au Parlement tous ses pouvoirs…

Ce régime hyper présidentiel a vécu, un pouvoir vertical, solitaire, un brin hautain et méprisant ne correspond plus à notre temps.

Une nouvelle République doit survenir, sociale, démocratique et laïque.

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