Chroniques

« La saison des semailles »

Bien sûr, nous aurions souhaité un résultat supérieur dimanche dernier, tant la campagne que nous avons vécue nous a redonné de l’ambition, de l’envie, de la joie et de la fraternité.

Le vote « utile » nous a grignoté les quelques points qui nous manquent mais tout le travail déployé pendant ces mois de campagne ne seront pas vains. Pour la génération des moins de 30 ans, il n’y avait plus de communistes en France, certains nous le disaient, sans méchanceté ni malveillance, ils en étaient sincèrement convaincus car nous avions disparu pour beaucoup de la scène politique.

Non, je n’aime pas ce mot, trop théâtral évidemment car il nous réduirait à un rôle d’acteurs interprétant le texte d’un autre, alors disons des débats politiques. Nous avons collectivement relevé le défi d’une candidature autonome qui porterait des propositions nouvelles, particulières…

Notre candidat, Fabien Roussel, les a fait vivre avec brio et énergie. L’aspiration à un autre monde n’est pas éteinte, tous les sujets sont là au lendemain de ce premier tour de la présidentielle, inégalités, injustice, guerre, risque climatique et la domination douce, sans partage, des marchés financiers, silencieux, discrets mais omniprésents. Ils observent, écoutent et se frottent les mains en travaillant à la réélection de leur chargé de mission disruptif, lui au moins, il va s’attaquer à la retraite et va mener des politiques favorables aux intérêts du marché tous azimuts.

Lundi matin, j’ai relu ce poème du grand Victor Hugo : « La Saison des semailles »
« Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L’ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu’aux étoiles
Le geste auguste du semeur. »

Imprimer cet article

En direct

Une question ?