Chroniques

Le sauveur suprême

La semaine dernière, un ministre de la République, dans une interview à BFMTV, a fait la déclaration suivante : « J’ai sauvé les usines, j’ai sauvé les restaurateurs, j’ai sauvé les hôteliers, j’ai sauvé des emplois, des compétences, la filière aéronautique… » Il va nous falloir modifier les paroles de l’Internationale. Eh bien, oui, contrairement à ce que prétend le vers d’Eugène Pottier : « Il n’est pas de sauveur suprême… », il en existe bien un, il se trouve au 6ème étage de Bercy, il s’appelle Bruno Le Maire.

Était-il dans l’esprit du 6 juin 1944, à l’occasion du 80ème anniversaire du débarquement, ou alors serait-il en train de se mettre sur orbite en vue de la prochaine présidentielle ? L’après Macron aurait déjà commencé et les candidats se bousculent… L’avenir nous le dira.

Les réactions n’ont pas manqué, y compris dans la majorité présidentielle. Au moment du COVID, c’est clair, il n’y avait pas d’autres solutions que l’intervention de l’État, notamment sur le plan financier, pour soutenir toute l’économie, toute la société. Même les ultralibéraux ont chanté « Vive l’État ». Parmi les mesures prises : prêts garantis par l’État, report de cotisations, mise en place du chômage partiel… Mais dans cette même période, les dividendes et les profits ont curieusement continué à s’envoler, le bouclier énergétique est allé directement dans la poche des énergéticiens !

Le seul problème dans tout cela c’est que Bruno Le Maire a eu recours à la dette, et que maintenant, il nous présente la facture sous forme de réduction de la dépense publique et de coupes claires brutales. C’est avec de l’argent public que le « monde fut sauvé » ! Un peu de modestie et d’esprit collectif eussent été les bienvenus, Monsieur Le Maire…

« Ni Dieu, ni César, ni tribun… »

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