Journée d’été du Parti communiste français à Malo-les-bains la semaine dernière, notre journal préféré en fait un compte-rendu riche. J’ai souhaité, en complément, apporter mon regard personnel sur cette journée dense. J’ai le sentiment que le discours de Fabien a été très apprécié (sans doute très attendu), bien au-delà de certaines formules qui font mouche, une véritable feuille de route, bien calée sur tous les combats d’aujourd’hui et de demain, des mots en phase avec les aspirations citoyennes de ce pays.
Et puis ce débat du début d’après-midi avec Fabien Roussel et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur le thème « Quel mode de production au XXIe siècle ? ». Là encore, pas de discours théorique abstrait, évocation de cas concrets du moment, Renault, Verallia, Cargill, Airbus, La Chapelle Darblay… autant d’illustrations de la stratégie d’abandon de notre industrie depuis trop longtemps, avec comme raison fondamentale commune la recherche de gains financiers pour les actionnaires. Un seul exemple, Philippe Martinez cite le cas, chez Renault, des salariés qui imaginaient la création d’un modèle Dacia de voiture électrique, peu chère et esthétique. La direction leur dit « cela ne nous intéresse pas… » (les actionnaires).
Lecture de « Challenges », le lendemain, et je tombe sur un entrefilet qui nous explique : « Dacia (Renault) produira sa nouvelle Spring 100% électrique en Chine. Elle sera commercialisée dès décembre 2020 dans une version destinée à l’autopartage ». Quelle occasion manquée pour les boites françaises ! Ajoutons à cela le coût écologique du transport de ces véhicules non-polluants à bord des porte-conteneurs géants qui émettent autant de CO2 que 60 000 voitures à moteur thermique. Le capitalisme marche sur la tête !
Enfin, j’ai participé à l’échange consacré à la dette avec nos amis économistes Frédéric Boccara et Denis Durand par vidéo interposée. Il faut s’intéresser à la dette publique, en faire un sujet citoyen, non hermétique. Il ne s’agit pas d’un débat technique, financier et budgétaire, il s’agit d’une question fondamentalement politique. La domination du monde, des États, des peuples par les marchés financiers a été voulue et soigneusement organisée, lentement mais sûrement, sans brutalité… et c’est au nom de la dette qu’on nous a imposé l’austérité. Nous y reviendrons prochainement.
Le 2e Président des États-Unis, John Adams, dit un jour :
« Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation, l’une est par les armes, l’autre est par la dette ». Alors les cocos, la dette parlons-en, à la mer et ailleurs !