Retour au Sénat cette semaine pour le débat en commission des finances et dans l’hémicycle sur le projet de loi de finances rectificatif pour répondre à la crise économique et sociale générée par la pandémie.
Le gouvernement fait le choix d’emblée de ne pas toucher aux impôts, à la fiscalité. Ils font le choix d’aggraver la dette, celle-là même qui leur sert d’argument massif depuis des années pour justifier leurs mesures d’austérité ayant comme conséquence, par exemple, d’avoir réduit considérablement les moyens d’action de nos hôpitaux publics. Aujourd’hui, ces décideurs à 20 heures chaque soir applaudissent au balcon afin de rendre hommage aux personnels soignants « si mal payés » comme dit Jupiter.
Alors, ces irréductibles communistes ont choisi, contrairement à MM. Le Maire et Darmanin & consorts, de déposer une série d’amendements visant à faire payer ceux qui le peuvent. Rassurez-vous, ce n’est pas vous. Sont visés par ces propositions les « premiers de cordée ».
Ainsi donc nous voilà à proposer le rétablissement de l’ISF, débat intense dans l’hémicycle, M. Darmanin nous dit que cela serait un retour au passé… ben oui Monsieur le ministre ! Les Républicains s’étranglent, s’agitent, vocifèrent. Le Rapporteur général (Les Républicains) : « cela serait un mauvais signal envoyé aux investisseurs, un mauvais coup porté à l’attractivité de la France », etc. Amendement rejeté, 3,4 milliards oubliés chaque année.
Nous nous attaquons ensuite aux dividendes en proposant de supprimer le PFU (Prélèvement forfaitaire unique) qui limite à 30% la taxation des dividendes. Pourquoi supprimer ? Parce que, en 2019, la France a battu le record de distribution de dividendes en Europe. Ce sont ainsi 51 milliards d’euros qui ont été distribués, on a retrouvé le niveau de 2007, avant la crise financière ! Le débat est vif dans l’hémicycle… proposition rejetée (Les Républicains, les Centristes, la République en Marche, les Indépendants unis pour la défense du capital).
Deux nouvelles tombent ce matin, Bruno Retailleau, Président du groupe Les Républicains au Sénat, sur France Inter, explique tranquillement qu’il faudra travailler 37 heures par semaine pour relancer l’économie. Et puis, on apprend que le groupe Vivendi, lors de son assemblée générale du 20 avril, a décidé d’augmenter les dividendes de 20% !
Au fait, M. Darmanin n’a pas évoqué son idée d’un appel à la générosité… Ça a fait un gros bide ! C’était naturellement prévisible. La force d’un Etat n’est pas d’organiser la charité, mais, par l’impôt, d’instaurer la justice fiscale.