Chroniques

Ma dernière carte postale…

Voilà, le temps des vacances s’achève, la rentrée scolaire a eu lieu et chacun, chacune va s’en retourner vaquer à ses occupations. Cette dernière carte postale, mode ancien d’envoi des nouvelles de vacances mais qui garde son charme, vous est adressée « virtuellement » des États-Unis. Depuis un État situé sur la côte Est, sur les bords de l’océan Atlantique, le Delaware.

Ce nom vous dira sans doute quelque chose, car il est souvent cité parmi les paradis fiscaux mondiaux à l’occasion des multiples révélations des scandales d’évasion fiscale. Le Delaware est très petit en superficie, il fait la taille du département français des Bouches-du-Rhône. Il est aussi le deuxième plus petit État en population des États-Unis, il compte environ 967 000 habitants, un peu plus que la ville de Marseille. Le site touristique de l’État vous vantera « ses demeures d’exception, ses plages immaculées » et on lui attribue le nom de « Premier État » car il fut le premier État à avoir ratifié la Constitution des États-Unis, le 7 décembre 1787. Mais c’est bien pour d’autres raisons que le Delaware a acquis sa sulfureuse renommée. Un État qui compte plus de sociétés enregistrées que d’habitants ! Quelques chiffres permettent de se rendre compte du poids économique de cet État. Les deux tiers des 500 plus grandes entreprises américaines y sont immatriculées juridiquement, sans y être présentes physiquement, elles pèsent 45 % du PIB des États-Unis. Dans les années 1960, l’État enregistrait 30 % des nouvelles entrées en Bourse, c’était 93 % du total en 2020.

Le Delaware regroupe aujourd’hui environ 1,6 million d’entreprises, soit plus que sa population totale. Une seule adresse dans la ville de Wilmington, 1209 Orange Street, est le siège de 285 000 entreprises ! Oui, le Delaware est clairement un paradis fiscal, son taux d’imposition des profits est de 8,7 %, ce qui est élevé pour les États-Unis, mais il ne s’applique qu’aux sociétés ayant des activités localement. Ce sont des avocats fiscalistes qui créent des lois fiscales rendant tout cela possible. Un paradis vous dis-je, ses plages immaculées et ses sociétés immatriculées…

Bons baisers du Delaware à tout le monde, et rendez-vous très vite à la Fête de l’Humanité pour en débattre de vive voix !

Imprimer cet article

En direct

Une question ?