Ce week-end, un événement est passé quasiment inaperçu dans le tohu-bohu médiatique de cette période tumultueuse. Nous parlerons ici de la dernière édition du « Monaco Yacht Show », un salon du yacht tenu dans la Principauté, si vous préférez.
Étrange discrétion dans un contexte de difficultés aggravées pour l’immense majorité de la population. En effet, entre le 28 septembre et le 1er octobre, le monde du yachting se retrouve au même endroit chaque année pour découvrir les dernières nouveautés. Un monde très resserré puisque les heureux propriétaires de ces bijoux flottants sont au nombre de 200 000.
Un marché florissant. Cette année, on ne compte pas moins de 600 exposants, 110 superyachts étaient en exposition, il n’y en avait que 101 l’an dernier. Sur le podium des propriétaires, aux trois premières places, on trouve les Américains avec 23 %, les Russes avec 9,1 % et, sur la troisième marche, les Français avec 2,8 %. Le Prince Albert II a bien sûr rendu visite, et a foulé le plancher de plusieurs superyachts, après avoir enlevé ses chaussures, bien évidemment.
Je me suis « amusé » à consulter un site spécialisé du monde du yachting. Combien coûte l’achat et l’entretien d’un géant des mers ? Pour un yacht de 100 mètres, il faut compter 275 millions de dollars, le coût de l’entretien est estimé à 10 % du prix d’achat.
On évoque l’exemple d’un navire de 162,5 mètres, propriété de M. Roman Abramovitch, oligarque russe, au coût estimé de 500 millions de dollars. Consommation de carburant, 500 litres par heure, budget annuel 400 000 dollars. Pour l’amarrage, il vous faudrait débourser 350 000 dollars par an. Comptez également les frais d’assurance, 240 000 dollars, l’entretien annuel (révision mécanique, peinture, etc.), un million de dollars.
Evidemment, n’oublions pas les salaires de l’équipage pour 1,4 million de dollars… Pour entrer au salon des yachts, il fallait débourser 500 euros pour une journée, sans doute pour éloigner les gueux…
On le voit, ce fut mon rayon de soleil pour le week-end, en terre d’abondance, point de sobriété !
