Chroniques

Réhabilitation du Parlement ?

Une nouvelle séquence politique pour remettre le Parlement au centre du jeu démocratique

Le contexte politique issu des élections législatives du mois dernier peut être, doit être, l’occasion de donner du poids à l’action des parlementaires de l’Assemblée nationale et au Sénat. Nombreux sont celles et ceux, et nous en sommes, qui dénoncent les lourds défauts de notre Constitution, le passage au quinquennat et l’inversion du calendrier organisant les législatives après la présidentielle.

Ces défauts ont bien été amplifiés par ces choix. Un président élu contre l’extrême droite, il ne s’agit en aucun cas d’une adhésion massive à un projet libéral, il s’agit bien encore une fois d’un barrage. Jupiter, dans ses déclarations, s’appuie sur ce vote pour dire que le peuple a fait « un choix clair ».

Dans la foulée, il pensait pouvoir disposer mécaniquement, naturellement, d’une majorité confortable dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Sa majorité n’est que relative, et tout le monde comprend bien que cette situation change singulièrement la donne. Certains commentateurs parlent de possibilités de blocage… mais ce blocage institutionnel existait bien avant, lorsque les voix de l’opposition n’étaient même pas entendues, les propositions alternatives étaient balayées d’un revers de main, ce gouvernement a trop souvent décidé par « ordonnances », sans consultation du Parlement. Et puis, tous ces amendements visant à infléchir ou contrecarrer et contester les choix gouvernementaux jetés à la poubelle, déclarés irrecevables car entraînant une dépense supplémentaire.

La gauche détient désormais la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, ce n’est pas un titre mais un outil à la disposition d’une politique alternative, un caillou dans la chaussure de Macron, un accès possible à des informations importantes, sensibles en matière de données fiscales.

Ce n’est pas l’Assemblée nationale qui est en crise, c’est notre République, l’ensemble des règles institutionnelles de notre démocratie qu’il convient de faire évoluer.

Cette nouvelle séquence politique peut être une belle occasion de remettre le Parlement au centre du jeu démocratique et de démontrer à nos concitoyennes et concitoyens l’intérêt d’y avoir des représentants/tes qui, en toutes circonstances, porteront et défendront leurs aspirations à mieux vivre et une alternative au libéralisme, macronien ou pas.

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