Les Restos du Cœur tiraient, il y a quelques temps, le signal d’alarme auprès des pouvoirs publics, ils se déclarent incapables aujourd’hui de faire face à l’explosion du nombre de personnes à aider dans notre pays, et ils sont, comme tout le monde, confrontés aux effets d’une très forte inflation. Le chèque de M. Bernard Arnault n’y suffira pas à l’évidence, aussi charitable soit ce geste, il ne sera jamais la réponse à cette pauvreté chronique installée dans notre société. Le gouvernement a présenté, avec neuf mois de retard, un « Pacte des solidarités », un nouveau plan pauvreté qui ne propose aucune mesure forte pour lutter contre le phénomène. Un plan qui reprend de nombreuses mesures de la stratégie nationale contre la pauvreté de 2018.
Le plan veut permettre à 127 000 personnes de mieux accéder à leurs droits et expérimenter 39 territoires zéro non-recours, ce qui paraît dérisoire quand on sait que le taux de non-recours au RSA est de 30 %, soit potentiellement 600 000 personnes. Ainsi donc, apparaît l’idée que les « pauvres » ne sont pas les assistés, accros aux aides sociales, que certaines bonnes âmes décrient.
À en croire l’INSEE, la France métropolitaine compte 9,2 millions de pauvres, c’est-à-dire vivant avec moins de 1 100 euros par mois pour une personne seule, ce qui fait quand même 14,6 % de la population (un chiffre qui date de 2019…). De plus, sur les 9,2 millions de personnes, 2,1 millions sont en emploi et seuls 897 000 sont au chômage. La lutte contre la pauvreté passe aussi par de « bons salaires ».
À bon entendeur salut…