Chroniques

Technocratie… démocratie

Une langue et une terre inconnues, un autre monde...

On entend régulièrement dans les débats, des gens mettre en cause la technocratie, les technocrates, les technos… En cherchant dans le Grand Robert (cher au regretté Alain Rey) la définition du mot technocratie on lit ceci : « Exercice, dans le domaine de l’économie, de l’industrie et du commerce, à l’échelon de l’Etat ou de la grande entreprise, du pouvoir d’organisation et de décision, le plus général par un petit groupes d’hommes, de formation technique acceptant la discipline hiérarchique et généralement placés sous l’autorité d’un chef  ».

Mais la technocratie, dans le travail parlementaire, on la rencontre, on l’entend et on l’auditionne régulièrement. Ainsi, cette année, dans le cadre de la préparation d’un rapport à présenter à la commission des Finances du Sénat, j’ai eu l’occasion d’avoir un échange avec la Directrice des finances, des achats et des services au sein du Secrétariat général des ministères chargés des Affaires sociales. Aucun jugement de ma part sur la personnalité et les compétences de cette personne, le sujet n’est pas là. Non mais simplement elle incarne à merveille la définition de la technocrate.

J’ai souhaité ici faire part de certains propos tenus. A l’évidence, la technocrate n’emploie pas les mêmes mots que le commun des mortels, elle ne parle pas la même langue. Une terre inconnue, un autre monde…

Voyons plutôt : « Les ARS (Agences régionales de santé) ont implémenté une nouvelle organisation… (sans doute du mot anglais « implement », installer, mettre en œuvre) … Il fallait, dit-elle, renforcer la résilience des systèmes informatiques ». Elle nous parle ensuite « d’éléments structurants » et de « nouvelles mesures de périmètre » (certes, les contenus évoluent) … « Il faut dégager de meilleures synergies tout en tenant, en s’adaptant à l’attrition des moyens » …
En gros, en langage trivial, c’est pas beaucoup mais tu fais avec !
Dix minutes plus tard… « Il faut considérer en année pleine un schéma d’emploi… et nous veillons à une répartition homothétique des moyens financiers et humains ».

Après quelques années de pratique, on finit par s’habituer un peu mais on comprend de toutes façons que la technocratie est là pour mettre en musique les choix gouvernementaux, au-delà des alternances d’ailleurs.

Objectif, réduire la dépense publique, point final !

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