Chroniques

Vive l’école, vive la rentrée

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 28 août 2020

Notre pays s’apprête à vivre l’un des grands moments du cycle régulier de notre calendrier, celui de la rentrée scolaire.

Un moment toujours important pour les personnes concernées, élèves, enseignants et personnels de service. Le total doit représenter quelque chose comme 20% de la population totale du pays… Important aussi car il concerne un pilier essentiel de notre société, l’école, l’éducation, la formation et l’éveil des esprits pour construire le monde de demain.

Dans un parcours scolaire, les élèves sont amenés à plusieurs occasions à faire des choix décisifs, des choix qui idéalement devraient n’être dictés que par la motivation de l’élève et ses compétences.

Toutefois, ces choix sont aussi influencés par le milieu social. Selon une étude récente réalisée dans des quartiers d’éducation prioritaire, 70% des jeunes interrogés disent écouter le plus leur famille, loin devant les professeurs et les autres professionnels de l’établissement, 16%, pour décider de leur orientation. Or, ce rôle décisif de la famille dans la gestation de leur projet professionnel n’est pas sans conséquences, car les parents issus des milieux populaires ont souvent une moindre connaissance des filières, occupent des métiers moins diversifiés que dans les milieux plus aisés et ne sont pas les mieux armés pour aider leur enfant à bâtir une stratégie d’orientation efficace.

Les familles dans ce cas pratiquent une sorte d’autocensure dans les choix. L’étude nous dit : « le constat est frappant car les élèves issus de milieux défavorisés se projettent beaucoup plus en bac pro qu’en bac général, et ils sont beaucoup moins nombreux que les élèves issus de milieux favorisés à imaginer faire des études supérieures ». Il y a aussi, dans nombre de cas, la crainte du coût des études, la sélection par l’argent existe toujours dans notre société française du XXIème siècle.

Pour prendre un cas extrême de celui de l’Ecole Polytechnique, le concours d’entrée favorise très nettement les catégories sociales les plus élevées, seulement 1% de fils ou filles d’ouvriers et 81% de fils ou filles de cadres et professions intellectuelles supérieures. On peut parler d’un déterminisme social. Le combat contre les inégalités sociales et de richesse est au coeur du combat pour la réussite scolaire.

Apprenez, apprenez, plus vous saurez de choses, plus vous serez libre ! Vive l’école.

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