Malgré les délibérations opposées à ce projet votées par les conseils municipaux de plus de 35 communes de la MEL ; malgré la mobilisation des citoyens et des collectifs ; malgré le refus des maires de Fretin et de Lesquin de signer les permis de construire nécessaires à l’agrandissement de l’aérogare ; malgré l’avis défavorable de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires, l’extension avance de façon antidémocratique avec le soutien de l’État, de la MEL et de la Région.
Les plus grands aéroports européens, à l’instar de Paris-Orly ou Amsterdam-Schiphol, appliquent des couvre-feux nocturnes pour préserver la santé des populations riveraines de ces équipements. Mais à Lille cela serait impossible au nom de la viabilité économique de l’ouvrage. Ce qui paraît peu vraisemblable quand on sait que cela ne concerne, en moyenne annuelle, que cinq avions par nuit. Le risque étant que Lille reste le seul aéroport ouvert la nuit, et qu’il attire des vols supplémentaires au détriment de la quiétude des riverains.
Au moment où la nécessité de la sobriété énergétique et les risques liés à la pollution atmosphérique due l’usage des énergies fossiles deviennent une évidence, je trouve incompréhensible que ce projet d’un autre temps continue à se déployer envers et contre tout.
En effet, les émissions liées au transport aérien représentent 7% des gaz à effet de serre et sont particulièrement polluantes car elles produisent des particules fines très nocives pour la santé humaine. Qui plus est, la proximité de l’aéroport de Lille avec les « villes gardiennes de l’eau » et les champs captants, qui alimentent en eau potable 30 % des habitants de la métropole lilloise, rend cette pollution encore plus préoccupante.
J’en appelle aux autorités compétentes afin qu’elles prennent la mesure de ce que signifierait le doublement du nombre de passagers dans les prochaines années pour les riverains de l’aéroport, pour les générations futures, et qu’elles renoncent à ces choix néfastes pour la planète.