Je viens d’apprendre que l’État a donné son d’accord pour l’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin.
Je suis scandalisé par cette décision qui écarte d’un revers de main les nombreux recours déposés, les votes défavorables de plus de 35 conseils municipaux de l’agglomération lilloise ainsi que les nombreuses mobilisations citoyennes pour exprimer le refus de voir l’aéroport doubler son activité dans les dix prochaines années.
Je trouve ce feu vert de l’État d’autant plus incompréhensible qu’aucune des remarques formulées par les opposants pour limiter les nuisances n’a été prise en compte.
Ignorés, les risques écologiques pour la qualité de l’air et de l’eau, alors que nous sommes au-dessus des champs captants qui alimentent en eau potable 40 % de l’agglomération lilloise.
Ignorées, la faune et la flore qui souffrent des émissions de particules fines produites par les avions au décollage.
Et par-dessus tout, ignorées les populations riveraines touchées par la pollution comme par les nuisances sonores. On parle de 55 000 personnes auxquelles il n’est même pas prévu d’accorder un répit la nuit car la demande d’instaurer un couvre-feu de 22 heures et 6 heures du matin n’a même pas été retenue.
Il est incompréhensible, qu’au lendemain de la déclaration de politique générale de la Première ministre, Madame Élisabeth Borne, qui promet des « réponses radicales à l’urgence écologique », les pouvoirs publics persistent à ignorer systématiquement l’intérêt collectif pour favoriser les intérêts privés d’entreprises comme Eiffage qui ne souhaite qu’une chose, rentrer dans ses frais en amortissant le plus rapidement possible son investissement de 100 millions d’euros.
Pour ma part, je continue à m’opposer à ce projet insensé avec toutes celles et tous ceux, élus et population, qui se sont prononcés contre, et j’appelle chacune et chacun à rester mobilisé pour obtenir la modernisation de l’aéroport de Lille tout en limitant l’extension de ses activités.