Si certaines avancées bienvenues ont permis, par exemple, le vote à l’unanimité du Sénat pour la création d’une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales, ou l’adoption d’un texte prévoyant l’inscription dans la Constitution de l’avortement, il reste néanmoins beaucoup à faire pour que les droits des femmes cessent d’être remis en question à la moindre crise, comme l’évoquait pertinemment Simone de Beauvoir. La vigilance reste de mise.
Nous avons commencé l’examen du projet de réforme des retraites du Gouvernement, dont les grandes perdantes sont… une fois de plus les femmes.
En France, au 21ème siècle, les gouvernants surfent donc sur les inégalités salariales pour faire des économies sur les retraites. Les écarts salariaux provoquent les écarts de retraites, c’est mécanique. Résultat, d’après l’INSEE, le revenu des femmes est inférieur de 22% à celui des hommes, et la proportion passe à 40% lorsqu’il s’agit des pensions de retraite (hors pension de réversion).
Et donc en France, au 21ème siècle, au lieu de chercher l’égalité salariale pour augmenter les cotisations sociales, ce qui amènerait pas moins de 6 milliards d’euros en plus dans les caisses de retraites, on préfère pénaliser des femmes qui l’ont déjà été tout au long de leur carrière pour diverses raisons : salaires inférieurs à ceux des hommes à poste identique et responsabilités égales, carrières interrompues pour congés parentaux, temps partiels (le plus souvent subis), emplois précaires…
Et dans le monde, me direz-vous ? Rien de réjouissant, malheureusement. Chaque guerre, chaque extrême au pouvoir, chaque crise entraîne systématiquement un recul des libertés des femmes, une atteinte à leurs droits. Afghanistan, Iran, Pologne, Ukraine… Toute une génération de femmes sacrifiées par des hommes déterminés à contrôler leurs corps et affaiblir leurs esprits. Insupportable, intolérable, inexcusable.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’égalité, pour construire un avenir où l’Humain, avec un grand H et sans distinction de sexe, soit au cœur de la société, et que chacun dispose des mêmes droits.
Ce 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, garde plus que jamais toute sa pertinence.
