Communiqués de presse

Préserver l’indépendance de la justice, c’est défendre la démocratie

Condamnation de Nicolas Sarkozy

Lundi 1er mars, Nicolas Sarkozy a été le premier ancien Président de la République à être condamné à une peine de prison ferme.

Le verdict dans l’affaire dite des « écoutes » est tombé, la justice est passée. Rappelons toutefois que cette peine, si elle est confirmée en appel, sera aménagée.

L’ancien Président échappera à ce qu’il avait pourtant revendiqué en 2016 : aucun aménagement de peine au-delà d’une condamnation à six mois de prison.

Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain citoyen et écologiste n’entendent pas s’inscrire sur le fond du dossier judiciaire en question.

En revanche, ils ne peuvent accepter la levée de boucliers contre les magistrats et notamment ceux du Parquet national financier qui se déroule depuis hier.
Que Marine Le Pen s’offusque du travail de la justice, cela ne peut étonner car son seul crédo c’est la répression et certainement pas la recherche minutieuse de la vérité par les magistrats dans le respect des droits de la défense.

Mais que M. Darmanin, ministre de l’Intérieur en exercice, apporte immédiatement son « soutien amical » à son ancien mentor, cela pose un grave problème démocratique.

La séparation des pouvoirs est bafouée. Le gouvernement ne peut soutenir un condamné, quel qu’il soit, sans remettre en cause immédiatement le fragile équilibre de cet édifice démocratique, fondement de la République.
M. Darmanin doit se reprendre.

L’acharnement sécuritaire qu’il personnifie au service d’E. Macron peut vite basculer vers l’autoritarisme si l’indépendance de la justice n’est pas respectée.
Enfin, quelle image déplorable pour notre jeunesse que celle d’un ministre qui conteste une décision de justice et soutient amicalement un condamné, N. Sarkozy, pour des faits d’« une particulière gravité » et un « dévoiement de l’Etat de droit », conséquence d’« un pacte de corruption ».

Pour conclure, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE rappellent qu’ils sont favorables à une justice de droit commun pour les Présidents de la République, y compris durant leur mandat, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ils ne sont certainement pas favorables au retour d’un privilège devant les juridictions que semblent exiger tous ceux qui perdent leur sang froid, face à la décision d’hier.

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