Eric Bocquet est intervenu ce jeudi 17 janvier 2019, au nom du groupe CRCE, lors du débat sur le retrait britannique de l’Union européenne. Il a pu évoquer les problématiques que ce retrait présentera pour l’économie des ports du Nord de la France ----- Monsieur le Président, Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les rapporteurs, Mes chers collègues, Le rejet par le Parlement britannique de la proposition d’accord sur la sortie du Royaume-Uni ne nous a jamais autant approché d’un Brexit dur. Parmi les nombreux secteurs touchés, ceux des ports et de la pêche interpellent particulièrement dans mon département du Nord. Depuis deux ans déjà, le trafic transmanche du port de Dunkerque connaît une baisse suffisamment sérieuse pour nous inquiéter. Et cela risque de s’aggraver encore si les investissements nécessaires pour fluidifier le trafic ne sont pas réalisés. Nous pouvons déjà nous féliciter de la construction d’un parking dédié de 200 places et de la construction d’infrastructures pour les contrôles, mais tout semble indiquer un besoin supérieur en investissements. Il faut mesurer l’impact qu’aurait la multiplication des contrôles sur la fluidité des trafics. Le Royaume-Uni a planifié des investissements de masse dans ses ports, la France semble encore bien en retrait. Le gouvernement prévoit-il donc des investissements supplémentaires dans les ports français, et notamment Dunkerque ? Autre motif d’inquiétude, la pêche. Les eaux poissonneuses du Royaume-Uni sont les plus vastes d’Europe. Le soutien massif des pêcheurs britanniques au Brexit tenait tant à une contestation des quotas de pêche européens sur le cabillaud et l’églefin qu’à la concurrence des pêcheurs étrangers, notamment français. Les eaux britanniques constituaient par exemple 75% de la pêche de ma région. Au total, 3000 emplois pourraient disparaître. Et si le gouvernement de Theresa May a affirmé plusieurs fois vouloir montrer une certaine souplesse sur ce dossier, la perspective d’une sortie franche de l’Union européenne risque de remettre en cause ce principe d’accès peu régulé aux eaux britanniques. Cela nuirait fortement aux pêcheurs français, mais aussi aux secteurs commerciaux puisque l’exportation de poissons par le Royaume-Uni vers la France est gigantesque. Ces deux problématiques seront-elles au cœur des discussions à venir ?
----- La Ministre chargée des affaires européennes, Mme Nathalie LOISEAU, lui a immédiatement répondu dans l’hémicycle.