M. Éric Bocquet attire l’attention de M. le Secrétaire d’État auprès de la ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, chargé des retraites et de la santé au travail sur les conditions de travail des salariés d’Amazon qui se dégradent au regard de la pandémie de Covid-19.
Comme chacun sait, les commerces de proximité vendant des produits non essentiels ont dû fermer leurs portes au vu de la nouvelle période de confinement. Les géants du e-commerce, eux, voient leurs activités progresser satisfaisant ainsi une demande qui ne peut plus être satisfaite dans les commerces de proximité.
Ainsi, Amazon enregistre actuellement environ 11 000 dollars de vente de produits et services par seconde à travers le monde et sa division publicitaire a crû de près de 45 % sur les neufs premiers mois de l’année. La multinationale prédit, en sus, des ventes record au 4ème trimestre. Amazon est l’un des grands gagnants de la crise et cela renforce évidemment et légitimement le sentiment de profonde injustice à l’endroit des petits commerçants locaux.
Au-delà de cette première injustice, une deuxième se fait jour puisque les conditions de travail des salariés d’Amazon sont largement impactées par la crise sanitaire. Les risques professionnels liés à l’épidémie de Covid-19 sont d’importance et de très nombreux salariés sont inquiets.
Déjà en son temps, lors de la première période de confinement, la cour d’appel de Versailles, dans son arrêt du 24 avril 2020, avait ordonné à Amazon de mieux protéger ses salariés du coronavirus et de restreindre ses activités aux produits jugés essentiels.
Malgré cela, aujourd’hui, avec la deuxième vague épidémique, le nombre de contaminations augmente dans les entrepôts. Il y en a eu une quarantaine en octobre sur le site de Lauwin-Planque dans le Nord et il y a huit nouveaux cas de Covid-19 par jour depuis début novembre.
Suite à une campagne de tests sur le site de Saran, en lien avec l’agence régionale de santé, il a été constaté que 3 % des salariés du site étaient porteurs asymptomatiques du virus. Il peut difficilement en être autrement puisque le site de Lauwin-Planque compte 2 000 titulaires d’un contrat à durée indéterminée (CDI) et 3 000 intérimaires pour pallier l’augmentation importante des demandes de produits. Il y a ainsi 5 000 salariés pour 500 places de parking.
Les navettes pour aller sur site sont bondées. À l’intérieur des entrepôts, la situation est difficile avec un protocole impossible à tenir du fait du nombre important de travailleurs sur place et de la promiscuité des lieux. Les contaminations risquent donc d’exploser dans les semaines à venir.
Or, la santé et la sécurité sanitaire des salariés doivent être une priorité impérieuse du groupe, ce qui, à l’évidence, n’est malheureusement pas le cas à ce jour.
C’est pourquoi il lui demande quelle disposition elle compte prendre pour assurer la sécurité sanitaire des salariés d’Amazon en particulier et du e-commerce en général.
