Un petit retour sur l’histoire de ce pays, si vous le voulez bien Monsieur le Ministre, le 28 octobre 1966 se tenait une conférence de presse du général De Gaulle, alors Président de la République. Interrogé par un journaliste sur la chute de la bourse en cette fin d’année 66, le Président eut cette réponse devenue célèbre : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».
Le débat budgétaire est largement engagé au Parlement, il y a quelques jours, le journal économique « Les Echos », mon journal de chevet, sur le chevet de droite, sur le chevet de gauche bien sûr, l’excellent journal l’Humanité », les Echos donc, titrait le 9 octobre : « La France et l’Italie sous la surveillance des marchés et des agences de notation ». Le lendemain, la deuxième lame passait : « Budget : Michel Barnier se lance dans la bataille politique, sous l’œil des marchés financiers ».
Monsieur le Ministre, vous êtes membre du Gouvernement mais je vous pose cette question : Est-ce bien vous qui gouvernez ?
Monsieur le Ministre, voilà des décennies que nous subissons le chantage à la dette publique. Cette dette va encore s’aggraver l’an prochain puisque vous allez réemprunter 306 milliards d’euros, un nouveau record supérieur aux emprunts de 2023 et 2024 qui ont atteint 285 milliards. Et la France versera aux marchés financiers privés la coquette somme de 55 milliards d’euros.
Cette situation ressemble furieusement à de la dette perpétuelle. Le poids des marchés sera encore supérieur l’an prochain. La République est chez Cofidis.
Voilà des décennies que les gouvernements s’ingénient à désarmer fiscalement l’État en supprimant des impôts, nous avons aussi perdu des centaines de milliards d’euros, milliards qui nous manquent aujourd’hui pour rééquilibrer le budget. Cela fait 50 ans que cela dure.
Monsieur le ministre, il est grand temps de redonner à la République sa souveraineté fiscale et budgétaire.
La dette, c’est le revolver de la finance qui met en joue les populations !
Mesdames et Messieurs les ministres, je laisse à votre sagacité cette citation de John Adam : « Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation, la première est par les armes, la deuxième est par la dette ».