M. Éric Bocquet interroge M. le ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées au sujet de la hausse lente mais régulière du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire. Ce chiffre n’a jamais baissé depuis une dizaine d’années.
En moins de deux ans, ce sont 400 000 personnes nouvelles qui se sont inscrites auprès des partenaires des banques alimentaires. Cette hausse continue concerne de plus en plus de salariés, ce qui signifie que le travail ne met pas à l’abri de la pauvreté, et de retraités qui peinent à équilibrer leur budget en raison de la faiblesse de leur pension.
L’étude publiée le 27 février 2023 par les banques alimentaires nous apprend que près d’un tiers des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont inscrits depuis moins de six mois. Parmi ceux-ci, 80 % sont sans emploi, qu’ils soient retraités, chômeurs, en longue maladie ou personnes au foyer, mais près de 20 % occupent un emploi salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) ou en contrat à durée déterminée (CDD), souvent à temps partiel.
En février 2023, l’inflation a atteint 6,2 % sur un an, mais la hausse des produits alimentaires est de 14 à 15 %, avec + 20 % pour les pâtes, + 29 % pour le steak haché ou + 34 % pour les légumes frais. L’alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses des personnes accueillies, derrière le logement.
En 2022, les banques alimentaires ont collecté près de 132 000 tonnes de denrées alimentaires qui ont été redistribuées à pas moins de 2,4 millions de personnes par les associations, les épiceries solidaires ou les centres communaux d’action sociale, soit trois fois plus qu’il y a dix ans.
Aussi, il lui demande, alors que de fortes hausses des prix, en particulier des produits alimentaires, sont annoncées prochainement, quels mécanismes il compte mettre en uvre pour faire reculer le fléau de la pauvreté, qui provoque la dégradation des conditions de vie d’une frange de plus en plus importante de la population française.