Au lendemain de cette intervention, Vladimir Poutine a engagé des opérations militaires contre l’Ukraine.
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE le condamnent avec la plus grande fermeté. Tout doit être mis en œuvre pour garantir la paix et la sécurité de tous les peuples européens.
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Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher.e.s collègues,
Vladimir Poutine a décidé unilatéralement lundi soir de reconnaître les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk : cette décision, inacceptable et dangereuse, intervient après la non-application des Accords de Minsk.
L’atteinte portée à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et l’imminence d’un conflit armé constituent un échec collectif qui est celui de toutes les parties en présence.
Pourtant, l’escalade continue : l’Allemagne a annoncé hier après-midi la suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Les États-Unis et l’Union Européenne annoncent de nouvelles sanctions économiques alors que celles prises jusqu’ici contre le régime de Poutine ont été contreproductives, le servant et renforçant ses élans ultranationalistes.
Plus inquiétant encore, l’OTAN, institution belliciste et obsolète, survivance de la guerre froide, s’est réunie hier avec les autorités ukrainiennes, alors que plusieurs de ses membres se déclarent prêts à se déployer en Lituanie.
Depuis 2014, les exactions nourrissent les haines et le poison nationaliste, notamment au Donbass. Pour l’apaisement dans la région, il faut en finir avec l’esprit de vengeance et de haine.
Notre responsabilité — celle de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU —, la responsabilité de tous les dirigeants politiques européens et du monde est de se dresser résolument contre la guerre, de n’avoir à l’esprit que les seuls intérêts des peuples ukrainiens, russes, européens.
Ces intérêts sont mutuels et se résument en un mot — la PAIX. Non pas comme une étape venant après la guerre, mais bien comme un projet politique qui implique des efforts considérables de part et d’autre pour en créer, par l’action politique et diplomatique, les conditions réelles.
Monsieur le ministre, nous vous faisons humblement une proposition, celle de l’organisation, sous égide de l’ONU, d’une conférence extraordinaire paneuropéenne de coopération et de sécurité collective, incluant la Russie et l’Ukraine. C’est le moment.