Mme Michelle Gréaume appelle l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la nécessaire prise en charge psychologique des patients ayant des problèmes cardiaques et des patients porteurs de dispositifs électriques cardiaques.
Un cardiologue, pionnier de la psychocardiologie en France, considère que le stress psychosocial représente plus de 30 % du risque d’infarctus.
Il constituerait le troisième facteur de risque déterminant, quasiment à égalité avec le tabagisme et l’hypercholestérolémie. C’est au regard de ces constatations, et grâce aux retours d’expérience positive depuis la mise en place de la psychocardiologie au début des années 2000, que les associations regroupant les patients porteurs de dispositifs électriques cardiaques demandent qu’un accompagnement psychologique soit mis en place dans tous les centres habilités, avant ou après l’implantation.
L’impact psychologique vis-à-vis du risque vital de la pathologie est particulièrement important pour les patients porteurs de prothèses cardiaques actives. Ils peuvent en effet présenter des troubles anxio-dépressifs relatifs à l’acceptation de la maladie, à une nécessaire réorientation professionnelle, à un changement de rythme de vie, entre autres.
La psychocardiologie peut aussi permettre de sensibiliser la famille ou l’entourage du patient, leur donner des clés pour les soutenir et les comprendre, de mettre en place des stratégies pour vivre au mieux avec les contraintes qu’impose la maladie (les traitements, les régimes, les examens réguliers).
Par ailleurs, les patients insuffisants cardiaques peuvent développer un syndrome dépressif lié à l’épuisement qu’engendre la maladie. Tous ces patients requièrent un repérage précoce avec l’objectif d’instaurer une prise en charge psychologique pour prévenir le risque d’une décompensation psychique plus sévère.
C’est la raison pour laquelle elle l’interroge sur les projets du Gouvernement pour favoriser la prise en charge psychologique des patients cardiaques et des porteurs de dispositifs électriques cardiaques.
Réponse de M. le ministre de la santé et de la prévention :
La santé mentale constitue un des enjeux majeurs de santé publique en particulier depuis la crise sanitaire et sa prise en charge une priorité du Gouvernement. Le dispositif de prise en charge des séances chez le psychologue, permet d’améliorer l’accès aux soins en santé mentale dans un souci de lutte contre les inégalités en santé tout en permettant aux psychologues de ville de s’inscrire dans le parcours de soins des patients en souffrance psychique d’intensité légère à modérée.
Le dispositif répond à un réel besoin de la population. Ainsi, depuis le lancement du dispositif en avril 2022, plus de 50 000 personnes ont pu bénéficier d’une prise en charge psychologique remboursée. Par ailleurs, plus de 2000 psychologues ont souhaité rejoindre le dispositif et voient leurs coordonnées accessibles sur l’annuaire depuis 1 an.
Selon les psychologues partenaires, ce dispositif permet de démystifier la prise en charge en santé mentale en encourageant les patients à consulter ; il permet au psychologue d’étendre sa patientèle en continuant son activité avec ses tarifs propres. Le dispositif favorise le travail en pluridisciplinarité entre les professionnels de santé (psychologues et médecins notamment).
Par ailleurs la mesure 31 du Ségur prévoit le recrutement de 200 équivalents temps plein de psychologues visant à renforcer l’offre de soutien psychologique de la population dans les structures d’exercice coordonné (maison de santé pluriprofessionnelle et centre de santé).
Ainsi les patients insuffisants cardiaques peuvent trouver en ville une prise en charge psychologique permettant de prévenir une décompensation psychique plus sévère. Mais ce soutien se prolonge en établissements de santé car certains services de cardiologie ou services de soins de suite et de réadaptation proposent des prises en charge psychologiques.
Enfin le déploiement depuis juillet 2021 de l’expérimentation Walk Hop permet de tester un dispositif de télé-réadaptation cardiaque, nouveau mode de réadaptation cardiaque hors les murs des soins de suite et de réadaptation comprenant en fonction du besoin du patient des consultations de soins psychologiques.