« Oui mais posons-nous la question de savoir pourquoi, et surtout pour qui nous exigeons l’ouverture des lieux de culture si on ne peut plus sortir de chez soi autrement que pour consommer dans les commerces dits essentiels », clamait un des artistes présent lors de l’assemblée générale d’occupation du théâtre Sébastopol à Lille.

Et les questions de fond comme de forme n’ont pas cessé de fuser tout au long de ces deux heures d’AG au lendemain de l’annonce du troisième confinement généralisé pour notre région des Hauts de France. Artistes, intermittents, techniciens, acteurs de la culture se sont prononcés, à la quasi-unanimité (une abstention !) pour la poursuite du mouvement et de l’occupation des lieux.

S’ils dénoncent la grande précarité du plus grand nombre du secteur de la culture, les souffrances liées à l’arrêt brutal de leurs activités depuis plus d’un an, la réforme de l’assurance chômage, l’appauvrissement culturel général, leurs revendications vont bien au-delà de ce qui les concerne directement.

Ils veulent avant tout le retrait pur et simple de la réforme de l’assurance chômage « qui entraînera une baisse drastique des allocations pour les travailleurs les plus précaires » :

• la réouverture des lieux de vie dans le respect des consignes sanitaires ;
• des mesures d’urgence face à la précarité psychologique de toutes les personnes qui subissent cette crise ;
• un engagement sur la prolongation de l’année blanche au-delà du 31 août prochain ainsi que son extension aux artistes et intermittents du travail ;
• des mesures financières pour soutenir tous les secteurs touchés par la crise (culture, santé, éducation, hôtellerie, tourisme, évènementiel…) ;
• une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrants ou intermittents du spectacle en rupture de droits ;
• la garantie des droits sociaux (retraite, formation, médecine du travail, congés payés…) dont les caisses sont menacées par l’arrêt des cotisations ;
• des congés maternité et maladie pour les salariés de l’emploi discontinu ;
• un plan massif de soutien à l’emploi culturel…

Le mouvement, commencé à Paris au théâtre de l’Odéon, s’est élargi à 62 autres lieux de culture en France dont le théâtre du Nord à Lille et le Channel Scène nationale à Calais. Et c’est pour leur dire combien la culture est essentielle et que ce combat est légitime qu’Éric Bocquet, sénateur du Nord, s’est rendu au Sébastopol, auprès des artistes et techniciens leur apporter tout son soutien et rappeler ses interventions auprès du gouvernement pour relayer les attentes du secteur.

Un peu plus tôt dans la semaine, il était d’ailleurs intervenu auprès de la Ministre de la Culture au sujet des associations de chant-chorales.